Goethe à Weimar admirait
Tout l'attrait vif des beaux-arts
Auprès de lui un Schiller
S'exerçait aux brigandages

Aurores en matinées d'or
Crépuscules des soirs violets
La trace effacée d'un nuage
Sur le chiffon de suie des cieux...

Non loin d'eux Friedrich peignait
De grandioses paysages
C'était le sublime en art
La romantique atmosphère

Montagne dont les pans arborent
L'immensité des passages
Vers des creux de roche inviolée
Dont la cime est séjour des dieux

Beethoven traquait des notes
Meyerbeer ses opéras
Tout le pays allemand
Retentissait en torrents

Les voix flûtées des chants d'amour
Rencontrent les ardeurs guerrières
Et c'est Wagner qui nous fait vivre
Le carnaval de sa musique

Ô torrent dévalant tes rives
Calcaires rivages du Nord
Nuages percés par les pluies
Sentiers feuillus des fins d'automne !

Quand vient la saison hivernale
Qu'il est dur le chant des grives
Comme la froidure résonne
Et glace la rosée d'aurore !

Hölderlin dans sa tour de fou
Voit des cygnes passer sur l'onde
Son poème est blanc de plumage
Mais l'encre noire lui fait signes

Plus tard Ludwig Deux de Bavière
Fermera le monde du rêve
Et l'Allemagne dépitée
Deviendra Empire bourgeois

Fallait-il continuer à rêver
Ou les trolls et kobolds incarner ?