Le triste entrain me traîne au décret de son âtre
Où cheminer marchant sous les charmes d'antan
Je suis homme qu'un orme a transformé verdâtre
Car moins futé qu'une futaie je vais vantant
Mes racines, crânant, que mon teint d'aspirine
Est d'aristocrate à tant de l'heure cranté
Pour qu'à ma mort clamant que j'étais d'origine
Bleue de mon sang versé, je sois bien affûté
Dans ma bière où je bois la saveur des années
Les tombeaux contenant des tombereaux de beaux bois
Et des hautbois tonnant des automnes fanés
Je repose et ma pause est celle de René
Arrête ton char ô Soleil, et viens me prendre
Car je conçois que pour mon nom à particule
La soie de soi s'émeuve en un long fleuve tendre
Et que rendu atome, on m'oublie, ridicule
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Divers
Publié le 20/01/2020
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Commentaires
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Posté le 20/01/2020 à 09:48:03
Il semble vous peser, ce passé de vos ancêtres, Jacou. J’espère que vous parviendrez à faire avec eux la paix nécessaire. Payer l’impôt du sang n’était pas plus honteux que payer la gabelle. Chacun avait sa place, tout simplement ! Courage à vous. | |
Surcouf |
Posté le 20/01/2020 à 10:41:47
Merci Surcouf pour votre commentaire compréhensif. Je dois vous avouer que ce narrateur est imaginaire, ça n'est pas moi que j'ai mis en scène qui suis un manant. J'ai pensé en écrivant à Chateaubriand que j'admire, sa prose d'écrivain romantique sublime est égale à celle de Proust, et c'est le motif de l'écriture qui m'a animé alors et guidé, d'où cette formule de poésie, ici. Honnêtement, chacun naît dans son milieu, avec ses racines, que je me dois de respecter, car nul ne choisit sa naissance. L'aristocratie a longtemps payé l'impôt du sang, vous avez bien raison, qui coûta fort cher lors des batailles de jadis, glorieux à Orléans et à Bouvines, malheureux à Crécy et à Andrinople... Merci pour votre empathie, et votre sens des traditions, qui permettent au monde de se reposer sur des jalons et des structures cohérentes. |
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jacou |
Posté le 20/01/2020 à 11:44:49
Admirable ! Est cette narration poétique qui nous fait boire du coeur de la saveur de cette histoire complètement appropriée par ta plume talentueuse et traitant d'un sujet extrêmement intime et personnel comme les "racines ". Bravo et merci Georges pour cette leçon de vie doublée d'une touchante histoire littéraire ! |
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Yuba |
Posté le 20/01/2020 à 16:30:35
superbe une recherche intense merci amitiés:) | |
romantique |
Posté le 20/01/2020 à 17:07:16
Racines d'une homme comme les racines d'un arbre (j'y pense puisque vous évoquez l'orme au début) qui sont le socle, le terreau dans lequel la vie s'ancre pour grandir, tout comme l'arbre étant sa ramure vers le ciel. Mais c'est vrai que ces racines ne devraient pas empêcher quelqu'un de trouver sa propre voie, ce qui est d'autant plus difficile si elles sont lourdes à porter. J'ai beaucoup aimé les poèmes précédents que vous avez publiés, pendant ces quelques jours où j'ai été absente du site. J'ai particulièrement apprécié votre peinture de la société dans "Métro parisien et "La lutte finale". Avec toute mon amitié :) |
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Matriochka |
Posté le 20/01/2020 à 17:22:10
le pire n'est pas d'avoir des racines mais sentir qu'on en a jamais eues... c'est une autre histoire oui . le socle commun , c'est essayer d'etre bien , et trouver son epanouissement |
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douceurdevivre |
Posté le 21/01/2020 à 12:59:48
Sylvain, Matriochka, Douceur... : merci profondément pour vos retours et vos remarques, elles clarifient que nos racines sont des liens ténus vers notre passé, et que c'est nous qui créons des relations plus solides pour notre présent et dessiner l'avenir selon nos souhaits ! C'est ma vision des racines, nécessaires pour l'échine qui tient le corps stable , mais devant être dépassés dans notre squelette pour nous épanouir. | |
jacou |
Posté le 21/01/2020 à 17:13:01
Une écriture majestueuse, où les allitérations âpres du début s'adoucissent en riches assonances au fil des vers. Peut-être est-ce là l'effet de la volonté de celui qui assume peu à peu ses racines et leur poids, car c'est cela, me semble-t-il, devenir adulte. Un poème qu'on lit comme un testament de la conscience et comme un appel à avancer et à être, tout simplement. |
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Ombrefeuille |
Posté le 22/01/2020 à 11:47:45
Merci mille fois Ombrefeuille pour votre commentaire qui sera mon viatique aujourd'hui pour vivre sereinement parmi les foules parisiennes ! Ce testament que vous décrivez, beaucoup de mes écrits en ont le projet, car après tout de quoi demain sera fait ! Mais désormais, c'est une renaissance, grâce à vous ! | |
jacou |
Commentaires
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