Je suis un loup qui vit dans la nature éclose
Mes compagnons de meute ont flairé une piste
Nous ferons de brebis comme au deuil d'une rose
Honorant l'animal premier sur notre liste

L'homme a bâti sur nous sa légende outrageuse
Nous flétrissant d'un sang qu'il répand en rigoles
Nous sommes de sauvages chiens, point des pleureuses
Mais pas ces tueurs vicieux dont l'homme a fait idoles

Nous autres compagnie des loups et louveteaux
Chassons juste ce qu'il faut pour notre appétit
Nous traquons à l'aurore brebis, et les veaux
Que l'homme affectionne tant qu'il nous en maudit

Oh le symbole honni du lycanthrope affreux !
L'homme insulte à notre nature animale
En voulant nous marier avec lui, capricieux
Humain qui se déguise pour commettre le mal

Qu'il se souvienne que nous fûmes de bons chiens
Aux premiers temps de l'ère où l'homme a pris ombrage
De toute la création, voici ce qu'il advient
De la bête libre, non domestiquée, sage

Croc-Blanc, notre porte-parole, en ses romans
Prouve qu'un homme sait faire la différence
Et souhaiter caresser notre pelage blanc
Avec le respect dû à toutes les naissances

Pardon pour la Bête du Gévaudan qui tua
Mais ça ne suffit pas pour meurtrir une race
Nous disparaissons de la Terre, et sous vos toits
Vous vous soulez du conte du Grand Méchant, classe !

Bientôt, nous serons des souvenirs d'anciens temps
On parquera au zoo des spécimens chétifs
Courons vite aux forêts pour la chasse à présent
La vie est là, violente, et je suis fort et vif !