Ta prose est sans épine, elle a, de Proserpine
« L'enfer » fleuri d'un sexe où l'amour se parfume (1)
Bombant comme grenade un sein qui te consume
Et la fente du fruit se fait rouge, une pine
La blessant, d'aviver le viol, où love l'homme
Une âme amassée fière, à damasquiner, morte (2)
Son cœur où file anglaise, à battre, ainsi que porte (3)
La femme ayant fait naître une vie, bête, en somme
L'orgasme est ta mystique, or la joie est un art
Plus piquant que la flèche, à rire sous le dard (4)
Assaillant un recueil, ces pages de tes cuisses
Ouvertes pour sourire, ô lèvre qui te livre
Déesse que Marie résume, et je hume, ivre
Ta fontaine à la diane, à jouir aux ciels complices (5)
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Notes :
(1)
: « L'enfer » de la Bibliothèque Nationale de Paris est un département recueillant les livres « interdits » par les autorités de tous types
(2)
« Damasquiner » est orner de fils d'or, d'argent, une arme
(3)
Faire « à l'anglaise » est, pour un Français, comme « être sans gêne »
(4)
Allusion à la sculpture représentant Sainte Thérèse d'Avila jouissant d'un orgasme mystique, attendant que la perce la flèche tendue par un ange, œuvre de Du Bernin installée dans l'église Saint-Pierre à Rome (le croyant aussi sait jouir comme un bon païen qu'il est : lire Jean-Michel Vuarnet sur les mystiques)
(5)
« Pleurant, comme Diane au bord de ses fontaines / Ton amour taciturne et toujours menacé » (« La Maison du Berger », Alfred de Vigny)
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(d'après le tableau «Proserpine » de Dante Gabriel Rossetti) :
https://images.fineartamerica.com/images-medium-large-5/proserpine-dante-gabriel-rossetti.jpg
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Erotisme
Publié le 14/03/2023
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