La femme ayant omis de déclarer ma mort
Je gisais apeuré dans la fosse aux remords
M'attendant que mon sort soit compté dans les cieux
Où tout notre univers prend l'essor sous nos yeux
Et fonce à fond d'abîme en poussant les limites.
Depuis que l'homme est né sont nourris des grands mythes
Qui mêlant à des faits de probables légendes
Propose au chœur humain le spectacle d'offrandes
Nourries d'art, illustrant l'essentiel d'un élan
Venant forclore un destin de feu violent.

Ce destin qui façonne aussi bien le réel
T'a conduite en des lieux où tu portais tes ailes
À l'assaut du soleil qu'offusquait une lune
Mon âme gravitant dans le ciel, importune
Alouette effilée ainsi qu'une effigie.
Je suis celui qui meurt et qui tremble et rugit
De passer outre, en mort, la porte irrémissible
Par cela, nul n'acquiert d'expérience sensible
Je vois où me conduit le chemin capricieux
Il n'est plus de tapage à mon esprit anxieux.

À gauche est un long fleuve admirable améthyste
L'autre bord est un pic sculpté par un artiste
La stature est puissante elle est d'un dieu très fort
Je me détourne encor dans un dernier effort
Pour voir fuir une sphère éminemment terrestre
Dans un lointain bleuté, comme est un lac alpestre.
Le silence étonnant est trop universel
Parcouru de frissons j'entrevois un ocelle
Tache de couleur pure elle est la galaxie
Qui fait l'aspiration de mon ataraxie.

Ma mémoire effacée de mon séjour en terre
Accumule en image un tour en solitaire
Rouge constellation rejetant mille flammes
Passantes orangées troublantes oriflammes
Faisant cavaler seule une fresque mentale.
C'est un déchaînement d'un feu fondamental
Etouffant toute étoile au centre d'un trou noir.
Terrible est la fusion au géant entonnoir
J'y suis aspiré par la gravité, trop vite.
Non, pas de paradis où mon âme lévite.