J'ai connu un people coursé par la police
Il faisait peuple mais aimait trop sa peau lisse
Sa complice était une obscure cantatrice
Piètre chanteuse mais très jolie tentatrice

Caché aux champs, près d'un vieux puits aux eaux taries
Il nourrissait d'un zoo une amie otarie
Le people appelé Paul allait la peau pâle
Mais il rêvait soirées sur la côte d'Opale

Il avait eu pognon à n'en savoir qu'en faire
D'anciens compagnons l'avaient sis aux enfers
En lui dérobant tout le produit de sa caisse
Ne lui laissant pour fleur qu'une tire, une caisse

Il encaissa le coup, et étant très ingambe
Quitta ces lieux avec sa vraie viole de gambe
Après, son frichti fait, la pilule il se dore
Avec sa tentatrice qu'il aime et adore

Il est illicite et il hait l'île de Lille
Cacher ses cachets c'est, en lisant du De Lisle
Faire des affaires d'enfer sans bien s'en faire
Mais gare à ces moeurs là, on meurt si l'on s'enferre !

Depuis longtemps déjà qu'il fuit ou qu'il rigole
Des rides sur sa face ont tracé leurs rigoles
Les cheveux blancs parus au sommet de ses tifs
L'ont fait se séparer de sa femme à Sétif

On raconte à présent, aux monts de Kabylie
L'histoire d'un drôle, d'un homme à alibi
Qui dans Tizi Ouzou tenta une aventure
Volant tout à Maâtkas avec sa joint-venture

Un aïeul m'a conté que des Kathy, Minnie
Des pauvresses oeuvraient tout en catimini
Je suis rustre qui ne met pas gants d'organdi
Ni huile d'Organ mais des gnons, pardon Gandhi !

Avec mes compagnons, la Berbérie barbare
Se réveille en nos sangs d'innocents durs des bars
Les lys, les lilas, les lits pour jolis délices
À d'autres ! Sa tête tournera comme hélices !