Faune, du bois de ma flûte ôtant des roseaux
L'eau de rose en mes doigts ruse en caresses d'eaux
Sons des hautbois que joue le lutin éphémère
Près de moi comme un pair, dont s'oublia la mère
Si ma musique étonne et fait frissons pour feuilles
D'n friselis d'ondes que ma main lisse accueille
Comme un précieux sujet, je chante, souveraine
L'éblouissante amie de ce royaume, reine
D'un automne entonnant tout l'ocre et le vif rouge
Parsemant de tapis en habits que bois bougent
Sous l'assaut des pleins vents rafraîchissant les tempes
Et les sangs énervés par les temps qui nous trempent,
L'averse épuisée du ciel, vient la rosée blonde
Couler en pétale dans la rose gironde
Des gouttes d'un climat qui me défait de moi,
Dont l'ardeur à lutter procure mes émois
Quand je vois des biches s'occuper d'y tant boire
Cet étang devient mien où je tends un ciboire
Qu'en costume d'homme dans l'église j'ai pris
Assommant l'animal, mais jamais je ne prie.
Pour prix de la bête elle est très vite lâchée
Je suis demi humain, chasseur et bien trop léché
C'est la femme que je recherche au travers d'affres
Car j'aspire à rejoindre un buffet, puis je baffre
Non loin d'ici dans ce Chambord près de François
Celui roi prétendu, régnant parmi les soies
J'ai mes soieries des soirs en violettes descentes
Quand les natures nues deviennent indécentes
Leur acajou fait joute et mon âme amicale
D'hommages chus fait boiseries musicales,
Frôlements nocturnes de brise auprès des arbres
Tocsins des souches courbant des statues et marbres,
Et tout ce que la tempête affole aux contrées
Nettoyage des vents portant l'automne enté
Puis j'entre en la grotte où je rejoins mes ancêtres
Peut-être sommes-nous transfuges de vous, êtres
De lumière au soleil, versant rayons et ors
Caressant vos corps nus enfouis dans des draps d'or
Mais quand tout dort je pleure aussi bien qu'un enfant,
Je me souviens que je fus autrefois un faon
Pourchassé, puis, ici, trouvant un frais refuge,
Qu'on m'en déloge et je joindrais le lucifuge
Dont le fol incendie condamnera ces bois
Détruisant le château, puis Satan et la Croix !
Fait à ma vengeance un accueil où je m'efface
Dans la colère du Ciel qui est Sainte Face
En pluie d'étincelles glissées sur toutes choses !
La Nature en son deuil tue roseaux comme roses
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Evasion
Publié le 12/09/2022
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Coucou jacou :) Ah !!lu à haute voix et tu sais pourquoi ... c'est une évasion féerique et fantastique j'avais cette impression d'être tapie derrière un arbre et guetter ... Merci :) |
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MARIE L. |
Bonsoir, Balade Animale dans le Comté de François .. A:) LyS .. |
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Lys-Clea |
Votre poème comme une corne d'abondance, des images à foison... | |
Edelphe |
Marie et Edelphe, merci pour vos commentaires qui me touchent particulièrement ! Claire, merci pour ton commentaire et surtout pour ton message privé à propos de ce poème complétant ce que tu penses, qui me touche énormément aussi, et auquel je vais te répondre au sujet de certains de mes vers ici, et poèmes autres, y compris en prose ! Merci Mesdames :) |
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jacou |