Oncques ne furent point occis dans la bataille
D'aucun sauva sa vie en se rendant céans
A notre ost qui traquait jusque dans la futaille
Maint manant fort peureux de tomber sur nos gens
Guerriers lamentables passés au fil d'épée
Nous vous dresserons un tumulus de mémoire
Qu'importe votre camp, vous fûtes bien tapés
Nous avons pour butin tapisseries et moires
Les damoiseaux chétifs et vétérans chenus
Vont festoyer ensemble en célébrant la guerre
Mère des conquêtes jusqu'aux rivages nus
Où nous arrêterons d'embraser toute terre
Pillards de grands chemins, stoppez déprédations !
Vous n'avez pas de droits sur les ribaudes fières
Les bourgs ne sont plus incendiés en ces nations
Fasse le Ciel que nous évitions son Enfer !
Point n'est besoin de relater en écritoire
Nos hauts faits, abstiens-toi, scribe du moment
Nous ripaillerons ce soir en fendant nos poires
A l'évocation de plus d'un sot mouvement
Le désordre en nos lignes est ruine de l'art
Les arquebusiers ne savent-ils faire au mieux
Que prendre les sentiers ? Fi des grands boulevards
Et ils obstruent le choc quand le combat a lieu
Je combats d'estoc tout ennemi vénérable
Mon armure est d'acier, mon sabre un bien beau jouet
J'ai l'horion vif quant je défais un incapable
Lors ma fureur est grande et mon courroux non muet
Absolvez-nous des morts, nous sommes des soldats
Aux ordres de seigneurs qui ont la Foi pour loi
Les chevaliers doivent être les candidats
Premiers pour faire respecter l'antique Droit
Nous autres, chevaliers de l'Ordre, avons missions
De protéger lieux saints, pèlerins, des vindictes
De juguler aussi les gens sans permissions
Nous combattons là où nos maîtres nous le dictent
Notre Règle est sévère en servant le Seigneur
Et c'est une élite qui rejoint nos vieux rangs
Jérusalem tiendra tant que vaincront les cœurs
Ardents sous nos tuniques où pulse le sang
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Histoire
Publié le 27/08/2017
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Moi qui adore le Moyen-Âge, j'ai été servie avec ce superbe poème de vieux françois ! Des chevaliers qui se mortissent entre eux violentement, j'adore ! Je l'ajoute en mes favorailles... Merci messir Jacou ! | |
grêle |
Oyez, bonne gens ! La damoiselle Grêle, qui n'est point une ribaude, mais une Dame de bel atour, affectionne nos billevesées ! C'est pour cetti Dame et damoiseau de haut parage que nous guerroyons et festoyons !!! Bon, trêve de plaisanterie : tu me révèles un goût nouveau, alors il me faudra t'en régaler, car moi aussi le Moyen Âge, pas si "moyen" qu'on le dit, m'intéresse énormément (l'art de la Renaissance y puise sa source, entre autres, avec Giotto, Duccio, Cimabue et, en poésie, Dante et Pétrarque). En avant les textes en vieux françois ! |
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jacou |
J'aime ce texte ! Le moyen-âge, un theme que j'aime aborder dans mes textes. Le moyen-âge, terme qui n'était pas bien sûr utilisé à cette époque. | |
CRO-MAGNON |
Merci à toi cher CRO, ce texte doit beaucoup à tes propres poèmes sur le même thème et au langage que tu utilises dans ceux-ci, je m'en suis en quelque sorte inspiré. Voici ma dette honorée. | |
jacou |
Sire, je ne sais d'où je viens, je suis une pauvresse mais je naquis dans un grenier où logèrent des chevaliers de Malte qui laissèrent leur écu dans les murs je vous salue |
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marinette |
Cher Goerges... J'ai toujours affectionné particulièrement cette époque. Epoque riche en tout. La chevalerie, les châteaux forts mais surtout l'écriture et le langage de cette époque. Passionné de généalogie depuis 1980, en "remontant" les registres, on finit par s'habituer à lire l'écriture des 19 et 18è siècle... Bref ! Ton poème est MERVEILLEUSEMENT BEAU ! A bientôt Jojo (sourires) Basile |
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Basile |
Je vous remercie Dame Marinette pour votre missive qui révèle une naissance sous le signe d'un ordre courageux, et je vous salue de même. | |
jacou |
Cher Basile, je suis content d'apprendre que tu aimes le langage fleuri de l'ancien temps, y compris celui qui précéda l'ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539, ou bien encore cette langue françoise qui courut jusqu'à la période de la Révolution. A bientôt Basile (je ne tenterais pas Baba lol !) |
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jacou |
Diantre, une plongée très très réussie dans ce passé aux couleurs violentes et crues. Votre vocabulaire adapté nous transporte dans le temps, celui de toutes les régressions mais celui aussi du début du renouveau. Chapeau Jacou ! | |
eliosir |
Merci beaucoup Sire Eliosir, ma plume pour vous servir ! Un message agréable tel que le vôtre est un baume pour l'écriture. | |
jacou |
Tu arpentes les boulevards de la poésie, Jacou, en preux chevalier en dictant et en respectant son ordre, c'est à dire faire d'un poème un miroir reflétant joailleries, tapisseries précieuses et tout objet de prestige qui exige à la fois du talent et le savoir faire d'un artiste! A la lecture, de ton bon poème, on remonte le temps, on plonge au coeur du Moyen Âge. En bons promeneurs que nous sommes, aux détours des ruelles se cachent légendes, théâtre de rue. Ce fût une belle balade médiévale. Tu as du bagout, en ce moment...lol | |
suane |
Merci beaucoup Suane : tu as parfaitement raison quand tu dis que j'ai du bagout en ce moment, je me sens inspiré mais c'est peut-être les habitudes de composition qui rentrent, et j'espère que ça va durer encore un peu avant de s'éteindre doucement, comme la flamme de la chandelle qu'agite le vent capricieux... Je suis ravi de t'offrir cette balade médiévale, qu'elle te plaise et que ta lecture soit distrayante. Distraire des aléas de nos jours est aussi l'un des plaisirs puisés en poésie. |
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jacou |
Merci à vous, qui que vous soyez, pour votre commentaire, lucide quant aux classes bien marquées qui existaient en ces temps là. | |
jacou |
Je l'avoue , à part le titre ,je n'ai pas du tout compris ce texte .Il faut préciser que je rencontrais un terme inconnu à chaque vers ...ou presque ...je paisante ..lol Chapeau bas l'artiste monseigneur l'artiste Georges ! |
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Yuba |
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