Ses yeux d'esclandre pur
M'ont vissé sur le siège
Jamais je ne vis plus dure
La loi qui tend des pièges
J'étais le dernier des quarante
De la horde ayant pris Nevers
Sous mes bannières amarante
Où tous comparaissaient, sévères !
Les gens n'ont pas goût des bûchers de flammes
Sa maison en feu, l'homme est animal
J'occis ces têtes folles de mes lames
Sous mon serment d'invectiver le mal
Mais un jour l'ennemi intime apparaît, lors,
S'il est le frère fou de l'innocente femme
Qui dans nos guerres, dévastant bientôt les laures
Marquaient aux moniales le sort le plus infâme…
S'il est l'ange de la mort qui la venge
Sa rage est bien trop vive, elle l'aveugle
L'iris vacille en son visage étrange
Je sais quoi faire à l'instant pour qu'il beugle
Mais il n'est pas dit qu'un méchant
Sort toujours vivant d'une auberge
Où se mêlent les cris et chants
J'ai vieilli, puis trop je gamberge…
Son épée fut première
Le sang intarissable
Coule dans la chaumière
Je glisse sous la table……
(Ce récit fait référence aux Guerres de Religion qui sévirent en France au cours du 16ème siècle, entre catholiques et protestants.)
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Histoire
Publié le 12/01/2019
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J'aime beaucoup votre poème, un personnage dans l'histoire, ses émotions, ses pensées que vous nous livrez. Je ne suis pas croyante, cependant mon père est protestant et ma mère catholique, les uns vont au temple, les autres à l'église mais au fond pas de quoi faire la guerre. Je suis athée et baptisée, je n'en fais pas une maladie, mes parents ont fait cela comme un acte d'amour étant donné leurs convictions donc j'en suis même plutôt heureuse. Merci Jacou pour ce rappel historique. |
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Hypothese |
Merci énormément Hypothese pour votre appréciation, et plus encore pour votre confidence sur votre histoire familiale : ainsi, mère catholique, père protestant, vous athée, vous représentez un riche éventail familial d'opinions variées. Et tout cela dans la tolérance mutuelle des opinions de chacun ! C'est beau. Ma mère et mon père étaient athées, je fus moi-même athée jusqu'à 28 ans, âge où s'opéra un basculement de mes convictions vers le catholicisme, grâce au Nouveau Testament (le personnage de Jésus) et à l'art des cathédrales et des tableaux des grands maîtres à sujets religieux (Symbolisme et Renaissance), ainsi enfin de l'écrivain Jorys Karl Huysmans (auteur de "La Cathédrale" dédié à Chartres). Je voulais relater dans ce texte la guerre de religion du 16ème s. qui déchira la France, car elle était située au milieu des lignes de partage religieux qui divisèrent l'Europe, comme l'Allemagne du reste (Guerre de Trente Ans), entre un Sud catholique puissamment adossé à la papauté de Rome, et un Nord protestant qui cherchait à purifier le culte chrétien. Le poète protestant Agrippa d'Aubigné en dresse un puissant tableau d'époque dans ses "Tragiques". |
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jacou |
Une superbe poésie ! Toutes les guerres sont inutiles à mon sens et à fortiori celles "religieuses" , quand la croyance, comme je le cite dans mon précédent poème traitant de la spiritualité est une affaire strictement personnelle , un mode de vie exlusif à chacun et la plus tolérante des philosophies... Merci Georges pour ce don poétique qui réussit toujours à versifier dans l'embelissement des thèmes aussi graves ! |
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Yuba |
Merci Assia. Tu as raison si la croyance est religion personnelle. Malheureusement, la religion et la volonté ou le besoin de croire sont aussi instrumentalisés par des structures (groupes terroristes, États, clans des guerres civiles comme au 16ème, s., sectes, episcopats... ) pour asseoir leurs pouvoirs et dominer les consciences. D'où ces retours historiques de conflits comme il s'en déroule encore de nos jours, toujours dans une articulation qui mêle le pouvoir et la croyance. Veillons chacun à conserver la croyance ou l'incroyance comme valeur personnelle, j'en suis d'accord. |
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jacou |