Blason de lys d'un roi, le désarroi d'un sabre
Dans le sable oublié sont des gisants d'église
L'inlassable passé si sensible, macabre
Arbre à came où meurt une heure et tout légalise
Je glisse un réglisse en ma bouche et ma babouche
Me transporte au plus près mais me laisse au tapis
Mon âme lisse est molle où l'homme en moi s'abouche
Je pâtis d'un plaisir qu'un autre pâtre épie
Je puise où s'appuya l'apôtre Paul en strophes
Des mots forts comme épeautre en veine apologique
Psaumes pains des pauvres mais peau des catastrophes
Un catalogue, effort fait sous l'ogive oblique
La voûtée cathédrale a envoûté ma foi
J'y console parfois un contrefort de doutes
Croire à ces grands râles vaut des crises de foie
Désolant apogée que le croyant redoute
Je sors de Saint-Denis et sa digne agonie
Organisée des rois, aux beaux tombeaux de France
Des longs lits blessés dont le peuple s'est honni
Par les siècles selon qu'il vécut en souffrance
La table et l'établi me retrouvent oeuvrant
En ouvrier que rien du va-et-vient des heures
Ne trouble tant qu'un vieux souvenir très navrant
Contant qu'histoire au populaire est tous malheurs
Mais, moi, tocard catho dans mon costard coûteux
Artisan de ma foi qui n'est pas de tisane
Je vais dès lors dorer tout cet art somptueux
Que le religieux sert en passion partisane
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Histoire
Publié le 22/09/2019
|
Poème Précédent | Poème Suivant |
Histoire à découvrir... | Poèmes de jacou au hasard |
Annonces Google |
Apprendre l'histoire d France en poésie, voilà ce qu'il m'aurait fallu à l'école pour m'intéresser Tu l'as fort bien narré Merci |
|
Belle de jour |
Mais qui est donc ce mystérieux artisans, narrateur de cette intrigante chronique, St Denis a un passé chargé qui y vit naître séjourner le premier capétien, couronner Marie de Médicis pour finir un des derniers bastions du communisme... Un poème à clef aux subtiles allitérations parfois déroutantes! | |
Banniange |
l'art somptueux de Polenstrof tocard catho dans ton costard coûteux |
|
marinette |
Belle, je te remercie pour ta confidence : tu sais, je n'aimais pas l'histoire au lycée non plus. C'est grâce à ma mère, qui acheta une belle encyclopédie, que j'ai découvert après ma scolarité terminée combien l'histoire pouvait être riche et utile aussi, puisqu'elle me permit de trouver un emploi, comme quoi... Faire d'une passion un métier, même brièvement, est toujours gratifiant ! | |
jacou |
Merci profondément Banniange de chercher le mystère de ce texte. Voilà je t'explique : un historien nommé Gérard Noiriel a entrepris d'écrire "Une histoire populaire de la France" que je dévore, admiratif. Et voici d'où me vient le pluriel du titre : "Histoires de France", car selon nos origines sociales nous faisons des lectures différentes et passionnelles et idéologiques de nos histoires nationales. Étant issu d'un milieu très populaire (mère ouvrière puis employée, père ouvrier), je ne me suis jamais départi de mes origines sociales, même si la culture acquise et certains emplois m'ont fait frôler l'embourgeoisement. Et Saint-Denis, comme tu l'as très bien perçu, perspicace que tu es, est le lieu ma géométrie contrastée : oui, avant tout c'est une ville à la tradition communiste, mais oui sa basilique abrite les tombeaux des rois de France, ce sont deux traditions qui font la nation française et la constituent ensemble, surtout si on lit les historiens des diverses chapelles qui parfois s'opposent, parfois concilient. J'ai ajouté à mon portrait mental ma croyance catholique, car "l'artisan" c'est moi. Pour être complet, je précise que j'ai longuement été d'extrême-gauche (trotskiste puis communiste dans mes jeunes années), j'ai longtemps appartenu à la gauche politique et je suis un républicain confirmé. Cependant, puisque j'aime l'histoire, j'accueille dans ce poème toute l'histoire de France, trouvant à Saint-Denis, chez cet ouvrier artisan le point focal de ma vision politique, idéologique également. Quoique je sois désormais centriste, je demeure teinté à gauche, je m'en aperçois dans mes parti-pris, notamment dans les livres et journaux qui me font réagir intellectuellement. On ne se refait pas ! |
|
jacou |
Marinette, je te remercie pour ton commentaire qui d'assonances en allitérations me fait passer par différentes perceptions de la poésie. C'est délicat de concilier les sons en pléthore et le sens d'un récit raconté, j'essaie de trouver l'alchimie entre les deux choses, deux lignes tramées progressant parallèlement, l'une tirant les sons vers moins de sens, l'autre inclinant la narration au défaut du son primordial. J'espère un jour trouver le lieu et la formule, alors je penserais que je deviens poète... | |
jacou |
J'apprécie ton texte et ton écriture ! | |
CRO-MAGNON |
Et tu récidives avec cette narration de génie ! qui caractérise ton écrirure en joignant les effets historiques à ta passion pour les sonarités et allitérations où tu excelles et que moi j'applaudis admirative ... Merci et bravo à toi Georges pour ta générosité en connaissances universelles mais également en confidences personnelles qui nous font découvrir la petite histoire du poète ! |
|
Yuba |
Un jeu de qui est-ce historique en poésie, c'est très original lol ! Bravo pour ce travail d'orfèvre constituant plein de références. Je lis plus haut que l'artisan c'est toi, le mystère est donc résolu... merci du partage et des clés Georges ! | |
grêle |
J'ai eu l'impression de visiter la basilique de Saint-Denis... merci pour les recherches et les références | |
I-ko |
Olivier, Assia, Marine, I-ko, je vous remercie pour vos messages très sympathiques. Bonne journée à vous et bon début de semaine ! | |
jacou |
Annonces Google |