Des cieux d'or descendaient des rayons enflammés
Couleur miel réchauffant le bord de la rivière
Où attendait l'esquif, allant tels d'affamés
Songeurs vers l'autre rive endormie, frontalière
C'était un jour de mai, l'été tramait de feux
Ses flammèches dorées d'un soleil agressif
Pour corps en lutte nous caressant, valeureux
Posant sur nous leur marque, écho d'un sang plus vif
Notre repas frugal faisait de nous des hommes
Associant leurs destins pour chasser les limites
Pas un de nous n'avait franchi trente ans, ô comme
Étions-nous des enfants sachant les nouveaux mythes
Au milieu de ce flot, nous sortîmes nos armes
Notre attente était grande et notre fièvre ardente
D'être à la France un rempart calmant ses alarmes
C'était un jour en mai de mil neuf cent quarante
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Histoire
Publié le 26/11/2019
|
Poème Précédent | Poème Suivant |
Histoire à découvrir... | Poèmes de jacou au hasard |
Annonces Google |
bon souvenir plein d'emotions merci pour ce partage |
|
megapdg |
Tu parles ici Georges, je pense , d'un événement mémorable, émouvant au cours de la deuxième guerre ...je n'ai pas réussi à savoir lequel , mes recherches me donnent plusieurs épisodes douloureux où des enfants partaient en guerre pour la patrie... J'admire vraiment ta poésie et sa manière de s'approprier la grande Histoire ! |
|
Yuba |
Oui incroyable quand on pense au nombre de gamins qui ont vécu la guerre de plein fouet... Tant de vies brisées, de traumatismes et de décès... Il est très beau ce poème où le contexte de l'époque est parfaitement restitué, on est dans la tête d'un soldat (un résistant ?) et on frissonne... Merci Georges ! | |
Ombellune |
Poésie marquée qui ne prend aucune ride. | |
Weedja |
Superbement écrit! La façon dont vous décrivez la beauté poétique du mois de mai rend encore plus fort le contexte tragique de l'événement que vous évoquez, l'opposition entre la beauté de la nature en ce début d'été et la terrible réalité de la guerre est encore plus saisissante. On tremble à l'idée que ces jeunes hommes perdent la vie dans cette nature rayonnante... Un poème que je place dans mes favoris! |
|
Matriochka |
la guerre dans toute son infamie amitiés:) | |
romantique |
Magnifiquement superbe ! la conclusion, si elle n'est pas forcément surprenante, est absolument déroutante ! bravo pour cela ! | |
Etienne de Mirage |
Mega, Assia, Marine, Weedja, Matriochka (mille mercis pour ce favori !), Sylvain, Étienne, à vous tous je dois un grand merci pour avoir bien voulu goûter ce poème avec sa présentation particulière. Je trouve que la guerre qui fauche les jeunes gens doit être dénoncée avec les arguments contre son horreur, or n'y a-t-il rien de plus beau en contrepoint que la douce vie de la nature qui se poursuit "indolemment, belle comme les fleurs" (Mallarmé), ou encore de la musique au piano ou toute autre œuvre d'art qui compte... Jeunes gens fauchés par millions qui ne créeront plus rien, ne sentiront plus, n'enfanteront plus pour la joie du monde, toutes ces modalités de la création... J'ai pensé en écrivant à deux romans superbes de Julien Gracq : "Le Rivage des Syrtes", où tout n'est qu'attente d'une guerre dans un monde imaginaire, et bien sûr et surtout "Un Balcon en forêt", qui narre les derniers jours de quiétude d'une escouade de soldats français en juin 1940, se terminant avec l'arrivée des chars allemande débouchant dans une clairière ardennaise... @Assia : il s'agit ici, historiquement, du début des affrontements de la Seconde Guerre mondiale entre Allemands et Français. Nous sommes en mai 1940, j'ai mis en scène une petite troupe d'élite qui va tester les défenses allemandes, et qui risquent de ne pas revenir. La Guerre a débuté en septembre 1939 entre Allemagne, France et Grande-Bretagne, mais il n'y aura pas vraiment d'opérations avant le mois de mai 1940 (on appelle cette période de quelques mois passifs en France la "drôle de guerre", pour cela). Juin 1940 verra la défaite rapide de la France. 60 000 soldats français y laissèrent la vie, et aussi 40 000 Allemands (je mentionne leurs hommes, pas leurs nazis). |
|
jacou |
Georges j'ai beaucoup aimé ce poème car il mêle deux contrastes la beauté de la nature , cette guerre horrible et la jeunesse des soldats. C'est une gymnastique intellectuelle très difficile. Un grand merci. Douce nuit | |
roserose |
Merci Rose pour votre commentaire sagace. Tout est plus horrible quand les oiseaux chantent. Ce n'est pas la nuit qui nous bouleverse, c'est l'agonie d'un beau jour. Belle soirée. | |
jacou |
Annonces Google |