D'estoc et de taille nous combattons sans trêve
Hommes de peines qu'un seigneur prive de terres
L'impôt nous est remis, mais le sang comme sève
Est notre versement à ce roi solitaire
Qui du firmament croit arracher la parcelle
De terre sarrasine où nous, vifs, débarquâmes
Afin que morts veuves et fils voient l'étincelle
Qu'au Ciel nous allumons, où est rappelée l'âme
À d'autres mon Seigneur ! Tu veux ton apanage
Comme en terres de France est ta faconde heureuse
Pour nous guider troupeau suant si chaude nage
Que nos épées fondent dans nos mains bien calleuses
Le sarrasin que je tue, dont je prends la femme
Cultive comme moi la terre des ancêtres
Qu'il reçut de son père, et meurt au fil de lame
«Pour toi le paradis ! », m'a dit un damné prêtre !
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Histoire
Publié le 05/08/2020
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Commentaires
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Posté le 05/08/2020 à 09:04:05
Une vie de l'épée prêtée à qui en a besoin en ces périodes troubles, violentes et sauvages. A la fin, un doute bienvenu, après la lumière du sabre vient celle de l'âme. On se laisse embarquer dans ce poème en ces temps barbares et l'on en revient troublés et ravis. | |
eliosir |
Posté le 05/08/2020 à 11:20:26
Une Histoire où tous les coups sont permis ! Est un fulgurant résumé de la vie des hommes et des femmes quand leur combat millénaire est une démonstration supplémentaire du pourvoir par les armes ... Ni ce pourvoir a vraiment changé ! Ni les guerres pour les terres ... Bravo Georges pour ces vers à la force poétique qui te caractérise ! |
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Yuba |
Posté le 05/08/2020 à 13:07:59
Ah j'adore lire sur le Moyen-Âge, pourtant il a dû être si violent et injuste pour beaucoup. Ce qui me fascine ce sont les parallèles avec notre époque, c'est toujours une histoire de petits privilégiés qui se gavent avec les richesses et beaucoup d'exploités qui souffrent et ne peuvent se faire entendre. Merci pour la dextérité de ce poème et l'absurdité qu'il révèle à la fin : le prêtre qui promet le paradis à celui qui tue et vole la femme d'un homme qui a une autre culture que la sienne. Effroyable, j'en ai des frissons |
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creature |
Posté le 05/08/2020 à 16:46:12
Oui, il en fut ainsi, par les temps passés de notre civilisation. Car je lis en ce poème une inspiration médiévale, mais également, me semble-t-il, venue des croisades pendant lesquelles le combattant chrétien qui tuait celui vu comme l'infidèle, puis prenait sa terre, et sa femme aussi, était en effet absous. Comme quoi, à toute les époques, les différences de culture, de religion, d'origine, ont plus souvent séparé, divisé les hommes, au lieu de le réunir pour un enrichissement mutuel. Merci beaucoup de m'avoir ramené un instant, par ce poème qui se lit comme une petite histoire de la grande Histoire, à cette époque qui m'a passionnée par le passé (et pour laquelle je garde toujours un attrait certain). Avec ma vive amitié :) |
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Matriochka |