Le paysage qui se suspend dans le lac
Est de montagne alpestre et de verdure heureuse
Je suis en randonnée, au dos mon havresac
Harassée de marcher, je fais ma capricieuse

J'ai deux enfants que j'ai élevés toute seule
Un divorce sur les bras qui m'en sont tombés
À quel homme peut-on faire confiance ? Veule
Fut qui se retira sur la pointe des pieds

Désormais, j'accomplis les actes de ma vie
Cette marche est pour me ressourcer un vrai baume
Communier avec la nature est mon envie
Et ressentir la confiance des fleurs d'arôme

On me dit battante et je me suis battue, fière
Pour que l'existence rime avec le bonheur
Je navigue à présent sur une mer altière
J'espère toucher au sommet du pic du Leure

La montagne est toujours plus qu'humaine, un défi
Qui nous est donné de la gravir d'âpre pied
J'ai mon dur corps de sportive auquel je me fie
Simplement, éviter, dans le vide, d'épier

Je vois le beau lac devenir petite mare
Je suis dans les bois, près des cimes argentées
Et peux enfin dans ma vie larguer les amarres
Combien de voyageurs sauront ces lieux hantés ?

La chouette ulule où le cerf fut présent naguère
Un mouvement dans les fourrés me fait frémir
Le soleil caché ne dore plus l'atmosphère
Un parfum boisé est mon dernier point de mire

Hourrah ! Le sommet est mon dû d'une journée
Je vois un pays qui s'étend vers l'infini
La terre dort, qui fut celle de mes aînés
Le bonheur est en moi, j'ai atteint mon vrai nid