Sourcier je suis, cherchant parmi les épilobes
Cette eau qui se dérobe en de verts souterrains,
Cueillant cerises pour fleurir de jolis lobes
Et m'évader de terre au long de souples liens
Amoureux suis d'Aurore à qui donner l'aubade
Sous les balcons des nuits étoilés d'amples ciels
Miroitant l'infini des yeux en dérobade
Longuement, des âmes nues, leur source essentielle
Sentiers d'arbres probes, conduisez-moi à vos chênes
Centenaires aimant à se grouper forêts
Ou solitaire imbu au bas des grandes chaînes
Des montagnes hautes, de l'horizon les haies
Le ruisseau fait mon bain, j'ai pour douche la pluie
Ma maison est de hutte abritée de ces feuilles
Dont la nature est trop vêtue, et quand je suis
Sur un chemin je prie qu'il m'égare en des seuils
Des seuils neufs jamais vus si je cours la contrée
Sans cesse en recherche de sources d'eaux très vives
Je suis un ingénieur des eaux et des forêts
À ma façon, qui louvoie de bosquets en rives
Mais j'en reviens à mes amours qui sont premiers
J'aime qu'en des matins l'aube soit enivrante
Alors je m'allonge au milieu de ses rosées
Laissant le soleil me cibler de flèches lentes
Et me dissolve ainsi en extase mystique
Nul dieu ne m'a donné son approbation
Afin que je ressente une ardeur fantastique
Aux secrets de ces eaux qui sont aussi sillons
Des lieux fins comme lin, spongieux comme des mares
Où l'onde est si vivante en vibrant contre roches
Que sa pureté même, au torrent qui démarre
Jusqu'au fleuve qui boit, fait ma si sainte approche.
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Nature
Publié le 11/05/2019
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vivifiant mystérieux j'aime amitiés:) | |
romantique |
Superbe ! Elle se trouve où cette belle Nature ? Mais même si elle n'existe pas tu viens d'en inventer les traits somptueux et ruisselants en vers extremement inspirés tous d'eau trempés et où toi même tu es prêt à te dissoudre ...j'adore ce poème Georges et je trouve que la dernière strophe est une perle qui brille encore dans sa coquille au fond d'un doux océan ... |
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Yuba |
De l'eau, des roches, des végétaux... quelle luxuriance de la nature! | |
isabelle64 |
Merci Jacou pour cette " croisière " dans l'esprit de ce sourcier en pleine robinsonnade à la Rousseau qui je cite a dit? ?A quoi bon chercher notre bonheur dans l?opinion d?autrui, si nous pouvons le trouver en nous-mêmes ??La nature est toujours meilleure conseillère Amitiés. |
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Babel |
Merci poétesses et poètes, je vous adresse mes amitiés. @ Sylvain : tes mots, sachant d'où tu les prononces, ont de la force. Amitiés vives :) @ Assia : tes lignes sont de feu qui, mêlé à de l'eau, ne s'éteint pas mais porte la torche poétique et enflamme toute la contrée ! Nature exotique jaillie d'un rêve éternellement rousseauiste, et pour le domaine des eaux j'ai pensé à La Fontaine et à Gaston Bachelard, tous deux poètes des éléments naturels. @ Isabelle64 : luxuriance de la nature qui supplée à mon vocabulaire que je voudrais plus exubérant. @ Babel : oui, Rousseau qui est un guide pour moi, car il fut poète, philosophe, en actes et en pensées et sa vie atteste de sa recherche d'un idéal social pour le commun des hommes. Bonne citation : je vous remercie encore ! |
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jacou |
Tout le mystère du sourcier est représenté dans ces très poétiques vers. Merci Georges pour avoir si bien parlé d'un être qui me fascine ! | |
grêle |
Je te remercie Marine d'avoir suivi le sentier des sources avec mon personnage évadé ! | |
jacou |
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