C'est le vertige pascalien des matins grèges
Qui nous prend par temps de péril, que rien n'abrège
Et nous louvoyons alors entre gris et beige
Couleurs de loup, pour nos pas perdus dans les neiges
Nous avons tous dans un grenier la vieille luge
"Rosebud"*. Elle date du temps du déluge
L'enfance sera pour périr un beau refuge
Mais il est des immortels qui sont nos transfuges
L'humain veut se survivre en affrontant l'emblème
De sa mort qui l'attend en chemin vers lui-même
Il agite au monde le plus vaste problème
Et tant de nuits gâchées par ces soucis si blêmes
Mais rien ne fera qu'il n'espère en un retour
- C'est comme prendre ce virage aux alentours -
Du passé où le temps lui jouait les plus beaux tours
Or il est nu tel l'enfant né et sans atours
* "Rosebud" est le nom de la luge d'enfance donné par le magnat héros du film "Citizen Kane", seul nom qu'il prononce avant de mourir, et la trame du film est la recherche de l'énigmatique "Rosebud"...
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Pensée
Publié le 21/07/2017
|
Poème Précédent | Poème Suivant |
Pensée à découvrir... | Poèmes de jacou au hasard |
Annonces Google |
Plume féconde, pour tant de générosité ! Merci et Bravo! | |
singe vert |
Merci à vous Singe vert, sage poète dont les commentaires me touchent. | |
jacou |
L'homme adulte et mature, comme le vieillard a toujours la nostalgie de son enfance et rêve à ces/ses années d'insouciance ! | |
CRO-MAGNON |
Inexorable Kronos qui dévore ses enfants, nous cherchons tous notre Rosebud oublié dans le grenier de notre mémoire...merci pour ce beau poème( C'est le virage sur l'aile DU cruel vautour?). | |
banniange-deleted |
Je te remercie ami Cro pour cette note juste, nous sommes inscrits dans la nostalgie impérissable du jardin d'enfance ! | |
jacou |
Merci Banniange pour ce rappel mythologique qui est toute notre vérité, l'espace n'est qu'un jeu, mais le temps... Ah ! Tu n'as pas laissé passer le vers du "vautour" ! Mais si j'écris "DU", j'ai 13 pieds, c'est pourquoi je pensais que "AU" passerait discrètement la rampe... Mais bon, tu as raison, l'expression est bancale du coup : je vais revoir ce vers. |
|
jacou |
Bon, moi ce n'était pas une luge mais l'utilisation d'un sac poubelle...lol et c'était tout aussi rigolo ! La nostalgie...Ces instants volés, ces minutes que l'on grave dans notre mémoire au moment même où on les vit. Déjà des secondes de notre futur nostalgie. Bravo Jacou, pour ce beau poème qui m'a donné un petit pincement au coeur... |
|
suane |
Merci Suane, c'était la minute de nostalgie nécessaire à tout équilibre mental car l'humain est un être doté d'une mémoire folle : tout peut faire image. Je souris à l'idée du sac poubelle (lol) qui vaut bien une luge ma foi, et j'espère qu'avec ce pincement au cœur tu aura revu des jours de jadis qui furent heureux... |
|
jacou |
'Comme un virage sur l'aile du vieux vautour"? | |
banniange-deleted |
C'est une correction rapide, en attendant que je trouve l'adjectif ultime, transcendant, le vocable des vocables dans l'un des dictionnaires de la bibliothèque babélienne et borgésienne que je compulse frénétiquement, sans fin ! | |
jacou |
Ah oui je connais ce genre de frénésie, tiens ça me rappelle un Baudelaire La Mort des artistes Combien faut-il de fois secouer mes grelots Et baiser ton front bas, morne caricature ? Pour piquer dans le but, de mystique nature, Combien, ô mon carquois, perdre de javelots ? Nous userons notre âme en de subtils complots, Et nous démolirons mainte lourde armature, Avant de contempler la grande Créature Dont l’infernal désir nous remplit de sanglots ! Il en est qui jamais n’ont connu leur Idole, Et ces sculpteurs damnés et marqués d’un affront, Qui vont se martelant la poitrine et le front, N’ont qu’un espoir, étrange et sombre Capitole ! C’est que la Mort, planant comme un soleil nouveau, Fera s’épanouir les fleurs de leur cerveau ! Bon on est peut-être pas obligé d'aller jusque là! |
|
banniange-deleted |
Annonces Google |