Malheur à moi si je devais trop réfléchir !
Il se pourrait que je verse en l'insanité
Du trop de questions que se pose, ô vanité
L'Homme en quête de lui-même au miroir, soupirs...
J'ai compté toutes mes rides, ravins profonds
Ravages que fait le Temps au jeune visage
Sans espoir de retour, de l'âge les outrages
Sont pour la chair aimée comme neige qui fond...
Mon corps dépossédé, mon esprit tourmenté
Auraient besoin de vous, élixirs de jouvence
Et de l'abri fugace où un cerveau s'avance
Libre de ne plus se poser de questions clé...
Mais alors, dira-t-on, où irai-je en repos ?
Si je cherchais l'asile et le calme en forêt
Je deviendrais plus que misanthrope à l'orée
Or je partage avec tout homme même peau !
Je vends tous mes livres et les jette à tout vent
J'ai peur de la folie. Sa filleule officielle
C'est l'angoisse à ne plus croire en aucun des ciels
Que nous font religions, devenu trop savant !
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Pensée
Publié le 28/02/2018
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magnifiquement décrit cette lecture matinale me touche beaucoup merci jacou:) | |
romantique |
Merci beaucoup à vous, si matinal Romantique ! Je suis ravi si j'ai pu vous émouvoir le temps de votre lecture. :) | |
jacou |
Il est magnifique ce doute pascalien ! J'aime beaucoup cette réflexion philosophique : "Et de l'abri fugace où un cerveau s'avance Libre de ne plus se poser de questions clé..." Merci de continuer de jeter cette poésie à tout vent : je suis prenante !...merci Jacou ! Amitiés :) |
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Yuba |
Un grand merci à toi Yubanca pour ton appréciation que je goûte à sa juste mesure de poétesse accomplie. Qui dira les mystères des vers dont les formulations nous sont données ?...je dirais par les muses, si ce n'était pas suranné de dire cela. Mais déjà l'ardeur de poésie convie à reprendre la plume et chercher encore à dire, autre chose, autrement, quoique j'ai ma petite routine d'alexandrins lol. Amitiés :) |
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jacou |
Il y a un brouillard inquiet et vide dans ton bon poème mais n'est-il pas bon parfois de douter !? Car je le crois, c'est créer des idées, trouver des réponses et donc d'aider à le surmonter ce fameux doute...Bravo Georges, je n'en ai pas concernant ton talent ! Belle après-midi de sortie ! Bisous. | |
suane |
Tu peux jeter tes livres Georges, mais surtout garde tes belles poésies, nous en avons besoin pour rêver. La seule folie qui serait une véritable catastrophe serait de t'arrêter d'écrire. Amitiés |
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lefebvre |
Il y a là une grande vérité que tu touches si joliment en poésie, à trop vouloir rationaliser, on perd ses connexions divines... Enfin c'est ce que j'ai compris de la fin, et j'ai trouvé ça extra. Merci Georges ! | |
grêle |
Si le corps flétri avec l'âge, garder un esprit jeune ouvert à la culture et à la nature, voilà mon ambition ! J'ai foi en l'être humain mais pas à l'humanité ! Il faut séparer le bon grain de l'ivraie ! Je recherche des gens exceptionnels, c'est à dire "normaux" ! | |
CRO-MAGNON |
Merci Stéphanie : la peur de la folie fait partie de la prise de risque quand l'on décide de penser aux limites de ses capacités, comme font tous les grands esprits, les philosophes, les scientifiques, et tant d'autres, voire même des gens qui n'ont pas de spécialités ; des gens comme Nietzsche, Hölderlin, Artaud sont devenus fous) ... Douter cependant, ainsi que tu le notes, permet de chercher de nouvelles connexions, de créer de l'impensé, et c'est cela qui permet la découverte de nouveaux concepts : ta pensée est très subtile et fine l'analyse ! Belle nuit au sortir d'un froid qui neige sur les jardins les derniers flocons de cet hiver. Bisous. | |
jacou |
Un très vif merci Daniel, reconnaissant, pour ce beau compliment que tu me fais ! On peut se passer de livres, je ne sais pas si on peut s'arrêter de penser, mais arrêter l'écriture une fois qu'on y a goûté, ça jamais ! C'est tant libérateur, en poésie surtout ! Amitiés. |
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jacou |
Je te remercie Marine : oui, tu as bien noté dans cette strophe cette crainte d'un croyant, angoisse intellectuelle devant l'immensité des choses à appréhender par l'esprit... La croyance aide à surmonter l'angoisse d'ordre métaphysique, quand elle ne la renforce pas, cependant ! Croire ou ne pas croire, est-il ou non une divinité, peut-on s'appuyer sur elle ?... J'ai essayé de balayer dans le poème les différentes avanies de la pensée qui doute... | |
jacou |
Merci Cro : je connais bien ta devise, et je ne doute pas que tu es un esprit solide, la tête bien faite, et ne courant pas la campagne, mais mon naturel à moi est d'un douteur compulsif, qui se demande trop souvent pourquoi le monde est monde... La résolution du doute, je pense qu'un poème peut l'apporter, le temps d'un instant rapide, en jetant des idées par écrit comme on jette du lest ! Les gens normaux ont cela d'exceptionnel qu'ils conservent leur normalité dans un univers si bizarre, je trouve lol... | |
jacou |
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