Je suis un chemin creux qui n'a pas de naissance
Suivant à travers lui ma propre destinée
Mon esprit est-il trop plein de son effervescence ?
Je croyais autrefois que j'étais condamné
Mes sombres pensées vont, sous un ciel foncé cendres,
Rejoindre telle ornière où je nous sais tracés
Sur des rails, dans un train dont on ne peut descendre
Avant le terminus, mais j'en ai dit assez
Entourant le chemin, les champs sont désolés
Est-ce une corneille ou bien corbeaux qui criaillent ?
Les blés sont morts nés d'être en pays isolé
Dans ma tête est un vers dont je fais mes rimailles
La couleur de la terre est marron, un peu ocre
Les blés qui sont jaunes trahissent l'amertume
D'un ciel bleu reflétant la vie qui est médiocre
Quand on ne peut vouloir du bonheur qu'une écume
Hölderlin, pourquoi donc la folie à trente ans ?
Artaud, quel Saint Patrick te frappa dans l'Irlande ?
Vous étiez foudroyés, poètes, ô voyants !
D'avoir laissé l'Esprit courir par trop la lande
A vingt ans je croyais mon destin de folie,
La société fait peur au jeune adolescent
Ma tête a pris du plomb aimant des Ophélie
Mais je te vois Van Gogh, et je vais frissonnant !
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Pensée
Publié le 11/06/2020
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Magistrale écriture ! Inspirée par des grands tels que Hölderlin et Van Gogh dont la "folie" créative continue de nous fasciner et dont le destin palpitant captive notre intérêt et nos réflexions... Se croire condamné peut expliquer toutes les amertumes , et peut aussi mener vers les chemins de sagesse avec le temps , des choses que l'on pensait perdues à jamais ... Merci Georges pour cet émouvant texte fait de pensée frissonnantes ! |
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Yuba |
dans un train dont on ne peut descendre merci jacou |
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marinette |
Bonsoir Jacou , Epoustouflant ! Une Ecriture toujours aussi plaisante à suivre ! La Folie : Torture terrible chez de nombreuses Ames ; d'Hier ou d'Aujourd'hui, d'Ailleurs ! Bravo ! Lys.. |
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Lys-Clea |
Sur fond d'un paysage qui paraît désolé, ce poème se lit comme un itinéraire tortueux, où la folie guette, telle une menace fantomatique et effrayante. La vie est en effet ce train dont on ne peut descendre (du moins il me semble) nous emportant à toute vitesse vers une destination qui nous est commune à tous, seule l'heure d'arrivée en gare étant personnelle à chaque passager et inconnue d'avance. Et la société peut continuer à faire peur, au-delà de l'âge de 20 ans... Merci beaucoup pour ce partage où une fois encore, vous saisissez avec beaucoup d'acuité les tourments et questionnements qui peuvent animer l'âme humaine. Avec mon amitié toute vive à vous :) |
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Matriochka |
De la belle et bonne poésie qui s'inspire de nos campagnes. J'imagine aisément l'attrait que procure les chemins creux. | |
TANGO |