L'homme s'il se souvient est un descendant d'arbre
Amant des troncs pétris sous l'abri de leurs feuilles
Sculptant dans son corps à la semblance d'un marbre
La droiture d'un if frémissant aux accueils
La morale murmure en la rumeur divine
Sous l'arche des branches d'églises de verdure
Tu marches avec ce lourd poids qui lentement mine
En l'esprit malmené d'une année qui te dure
Un bouleau qui frêne cyprès changé en chêne
Ces tâches qu'on abat * pour la vie vraie détruire
Par l'ivraie de croire se délivrer de chaîne
Où la file est prise de ne pas savoir fuir
Tâches d'un bûcheron cherchant le bon foret **
Pour faire son trou il suffit d'être de mèche **
Ici-bas mon désir est de perdre en forêt
Mémoire d'où je vins, d'un feu d'arbre flammèche !
(* « Ces chênes qu'on abat pour le bûcher d'Hercule » est un vers de Victor Hugo)
(** Un foret perce des trous dans le métal, tandis que pour forer le bois on emploie une mèche)
"Le Chasseur dans la forêt" de Caspar David Friedrich :
https://images.app.goo.gl/XftywaDNfsskMbqw6
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Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Pensée
Publié le 31/10/2021
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Commentaires
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Posté le 31/10/2021 à 09:29:43
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L'homme et l'arbre ont beaucoup en commun... Les poumons de l'homme ont même forme que les branchages... Les arbres offrent aussi matériaux à qui veut construire... Se rappeller que la Nature est en nous et que l'on doit la préserver. MERCI pour ce beau poème qui me parle... |
Lucyline  |
Posté le 31/10/2021 à 17:41:09
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Un poème qui replace l'espèce humaine en tant qu'êtres appartenant pleinement à la nature, dont nous sommes issus (que nous acceptions de le reconnaître ou non). Les nombreuses métaphores, parfois appuyées par des jeux de mots, sont réellement parlantes, et disent tant de notre humaine condition. Et c'est ce que j'aime dans ton écriture, ta grande habileté à parler de l'humain par des évocations issues de multiples inspirations. J'ai aussi beaucoup aimé "Les forêts", dont j'ai fait un favori, car à lire tes vers, je me suis retrouvée, l'espace d'un instant, sous les futaies forestières, à l'ombre des frondaisons qu'il me semblait entendre frissonner. La forêt est une monde que j'aime particulièrement, ayant grandi de façon très liée à cet univers. Merci beaucoup, mon cher Georges, pour ces partages qui ont fait mon bonheur de ce dimanche. Avec ma vive amitié :-) |
| Matriochka |
Posté le 31/10/2021 à 18:22:43
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Bonsoir, Forêt, Arbres, Chlorophylle, Abri de Tant et de Tout, Silence et Bruits mêlés, Contes, Mystères : L'Homme s'y plait, l'Homme y travaille, y respire, s'y donne en Communion, écoute les Messages ancestraux .. Hier, Arbre et Homme : Y monter pour se protéger, cueillir pour manger, voir au plus Loin un Danger ou autre Chose .. Les Hommes écrivent sur les Arbres, leur Second " Corps " ! Bravo ! Amitié, LyS .. |
| Lys-Clea |
Posté le 01/11/2021 à 02:59:14
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Lucyline, merci à toi d'aimer le poème, où j'ai souhaité rendre hommage aux arbres nos frères. Nous avons des liens venant des sylves antiques qui ont dû être des lieux d'abris contre les orages et des ressources pour manger et bien d'autres choses. Tu as bien raison d'établir la comparaison entre le dessin des poumons et celui que forment les branches, et d'ailleurs les forêts sont la respiration du globe terrestre, puisque la forêt amazonienne par exemple, qu'on déforeste, est un réservoir qui purifie l'air du monde entier. La Nature nous est Vie, que nous avons à préserver. Ton rappel est nécessaire, même si à la fin l'enthousiasme m'a fait flamber de joie à devenir flammèche, je n'oublie pas que la préservation des étendues forestières est essentielle pour tout : respirer, admirer et respecter. |
jacou  |
Posté le 01/11/2021 à 03:14:57
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Matriochka, je te dois un grand merci, car tu es formidable de lire dans ce poème auquel j'ai attaché beaucoup de prix en l'écrivant précisément tout ce que j'y mettais, et qui en fait un compendium pour moi, comme un dossier sur un sujet : métaphores ("droiture d'un if," arche des branches") et jeux de mots ("bouleau qui frêne...", "être de mèche"), allusions aux expressions d'une amie (cathédrale "église de verdure", flamme devenue "flammèche"), allitérations ("morale murmure en rumeur") et souvenir de poètes ("ces chênes qu'on abat pour le bûcher d'Hercule" de Hugo et la "droiture" d'un poème posté ici par Syntax Error), formes de la métrique mais discours que résume le titre. Pour moi ce poème est la somme, même imparfaite, toujours dans l'imperfection, de ce que je peux faire en poésie : m'amuser sérieusement, comme faire un poème qui soit des mots-croisés. Tout est possible en poésie, dosé avec parcimonie ou non ! Mais ce que je ne peux absolument pas maîtriser le moins du monde, c'est que tu me parles de ton bonheur de ce dimanche à me lire. Ici, ma chère Matriochka, je dois maintenant me taire, et seulement aimer :) Avec ma très forte amitié pour toi :) |
| jacou |
Posté le 01/11/2021 à 03:24:42
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Claire, merci beaucoup pour tes lignes toujours très sensitives et qui peuvent deviner tant ! Dire d'un arbre qu'il est un "second corps" est génial, car qui s'y transporte est en imagination dans l'arbre et devient son nombril et son centre qui est son ventre le trou creusé dans ce tronc qui est plus fort et droit, et qui peut donner naissance qui sait à un hibou dont paraîtra la tête amusante soudainement : ha ha je m'amuse et c'est trop chouette :D Les ramures sont bras, les chevelures devenues feuillages, etc : arbres et bras se branchent à ne faire plus qu'un. Amitié |
| jacou |
Posté le 01/11/2021 à 03:33:35
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Lucyline, Matriochka, Claire : Je vous remercie mes chères poétesses pour vos commentaires qui sont pour moi l'espérance réalisée d'écrire mieux de semaine en semaine. Grâce à vos avis qui sont les meilleurs que je me souhaite en relations avec vos qualités poétiques et vos amitiés, je progresse sur le chemin d'un affinement de l'écriture des poèmes. Celui-ci était un poème tout neuf, sinon souvent je retravaille d'anciennes publications. Mais depuis 5 ans je publiais des poèmes plus didactiques avec culture inscrite ou plus orientés vers le récit. Désormais, très récemment, m'importe bien plus un poème dégraissé d'excès qui minent l'intention première qui est de divertir et d'émouvoir. J'espère que mes poèmes à venir suivront cette voie. À vous lire, Mesdames. Beau lundi de la Toussaint ! |
| jacou |
Commentaires
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