Sens la douceur sourdre et réveiller tes merveilles
Si vivre est ton ivresse amicale au visible
Quand tu dépeignais les longues soirées de veilles
La chevelure où tu tressais le nerf sensible

La ramure d'un corps aux branches de nervure
Faisait tendre à ta joie la neuve connaissance
Où chaque jour mourant donne encore un murmure
À qui s'est souvenu des vœux de sa naissance

L'adolescence-enfance est rumeur passionnée
Elle est le Paradis l'immense champ des chœurs
Dont tu as la garde et ta culture y est née
Recueillant fleurs de vers pensées pour chants des cœurs

La mémoire est immense si aimer commande
L'écriture en poème est une vie deuxième
Ton âge parvenant il n'est rien qui te mande
Mais Tu es là car l'Ange a garde d'Amour même

*******
-------
*******

Le titre du poème est inspiré de la "Vita Nuova" de Dante Aligheri auteur de la "Divine Comédie", sa 1ère œuvre de jeunesse où il témoigne de son amour éperdu pour Béatrice Portinari rencontrée à 9 ans puis à 18 dans les rues de Florence et morte précocement à cet âge, et où il souligne d'abord l'importance primordiale de la mémoire où vit l'amour même perdu d'être murmure perpétuel en nous.

Le peintre préraphaélite Henry Holiday a représenté un instant de la vie de "Dante et Béatrice" à Florence, que j'ai visitée en pèlerinage en 1991 y achetant la "Comédie" de Dante dans une librairie française, quand c'est la "Vita Nuova" qui eût été idéale pour mettre mes pas dans la vie de Dante, car sa Béatrice lui donnant une nouvelle naissance par l'éblouissement amoureux où l'être vient réellement au jour, il la retrouve dans les derniers vers de son "Paradis" qui clôt son dernier livre qui est la "Divine Comédie", et il lui affirme alors son "Amour qui meut le monde et les autres étoiles" dans l'ultime vers dernier, comme un testament :
https://artsandculture.google.com/asset/dante-and-beatrice/XAEGdUo8BUOPYQ?hl=fr&avm=2

Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Pensée
Publié le 14/11/2021
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
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Posté le 14/11/2021 à 12:02:18
De jolies tournures qui font plaisir à la lecture, j'ai particulièrement aimé l'image de la tresse au nerf sensible
Edelphe
Posté le 14/11/2021 à 12:37:12
De très beaux vers où perce cette vie nouvelle dans quelque chose de plus grand et sensible...
MERCI de ce magnifique poème !
Lucyline
Posté le 14/11/2021 à 18:37:11
D'un âge à l'autre, il est des moments cruciaux, dans une existence, où la vie semble s'éveiller à nouveau d'un long engourdissement, où elle explose en un bouillonnement intense et passionné.

E référence au 2ème vers de ta dernière strophe, je crois que la découverte de l'écriture poétique est un de ces moments... en tout cas il le fut en ce qui me concerne.

J'admire la puissance que tu as mise dans tes vers, avec l'intensité qui caractérise l'expressivité de ta poésie, nous offrant de conclure la lecture par un tableau dont j'aime beaucoup la facture inspirée de la Renaissance italienne (et pour cause, puisqu'il s'agit de la rencontre de Dante et Béatrice).

Merci beaucoup pour l'excellence de cet instant poétique, un vrai plaisir.

Avec mon amitié qui demeure vive pour toi.
Matriochka
Posté le 14/11/2021 à 20:13:34
Edelphe, énorme merci !
Le vers où j'écris "dépeignais" était d'évoquer mon amour de la peinture, né dès les 17 ans grâce à une Encyclopaedia Universalis acquise par ma mère, où les reproductions illustrées en couleur foisonnaient avec les études sur les peintres (j'écris études et non articles car la qualité des rédacteurs de l'E.U. en faisaient des choses notables), appliqué dès l'année suivante où je commençais à 18 ans à travailler à l'accueil des musées du Louvre et Picasso...
Et ce "dépeignais" me donna "chevelure" mais aussi l'évocation de ce nerf sensible situé dans la nuque où durant trente ans toujours tendu j'ai souffert d'une migraine continuelle assommée de myo-relaxants chaque jour, nerf enfin délivré depuis la fin de ce mois d'août de sa tension perpétuelle et qui me rend "si sensible" depuis lors tout absolument, et avec quelle force, absolument !

Que vous souligniez ce vers particulièrement fait ma joie, ah merci à vous ! :D
jacou
Posté le 14/11/2021 à 20:21:23
Lucyline, un GRAND MERCI !
Les circonstances d'écriture de ce poème sont particulières pour moi... Le dernier vers dit un "TU" qui s'adresse à l'ange qui paraît en gardien d'une âme, ange qui me protégeait lorsque je m'en remis à sa garde à partir de mes 28 ans entrés en religion (ancien athée fort de sa philosophie laïque et d'être lucide sur l'éventuel "opium du peuple" des religions), qui m'accompagne toujours, et l'Amour est l'amitié des âmes dont l'ange a souci qu'elle ouvre un paradis déjà présent sur cette terre d'ici-bas, Au Jardin des Muses".
jacou
Posté le 14/11/2021 à 20:32:00
Matriochka, immense merci ! Dante à Florence, où Brunelleschi est dôme et Giotto campanile, m'ont ravi pour toujours. Grâce à eux avant de voir Florence avec mes yeux et mes pieds en 1991, j'avais obtenu une note correcte à l'épreuve d'Italien que j'avais choisi pour 3ème langue en passant le Bac Littéraire option Philosophie en 1988 en tant que candidat libre. Mais voilà, je ne parlais pas un mot de langue italienne ("Scusi" !? Lol)...

Dante, Pétrarque, Giotto, Masaccio, Leonardo, Uccello, Brunelleschi, Donatello Machiavel, et tant d'autres illustres Florentins dont je parlais avec feu, et de mon désir de visiter Florence un jour (j'avais une amie italienne originaire de Viareggio en Toscane...)... Ils m'ont donné des points à l'option d'Italien et j'eus le bac de justesse (10/10 pas mieux lol) !

Avec ma vive amitié pour toi :)
jacou
Posté le 14/11/2021 à 22:05:48
Bonsoir Jacou ...

Tableau de Mots, Excellence de ta Plume qui nous emporte avec cette aisance où Nous te reconnaissons si bien ... Nous voyageons avec Toi, en Peintures magistrales, en Nature profonde, en Couleurs chatoyantes où Tu te glisses par des Allusions à ta Vie ..
Bravo !!

Amitié,
LyS ..
Lys-Clea
Posté le 16/11/2021 à 05:21:20
Merci Claire, ce poème m'importait vraiment beaucoup, et je suis bienheureux de te rencontrer ici, avec ton intuition jamais en défaut de comprendre et parfois de m'apprendre ce que j'entrevoyais tout juste : vive amitié :)
jacou
Posté le 16/11/2021 à 11:52:21
Magnifique !

Cette évidence que nous décrit ton poème , dans laquelle je comprends que la vie nouvelle que nous souhaitons est toujours faite de ce que nous avons été dans notre passé , que nos souvenirs feront toujours partie de nos impressions et nos ressentis ...que nous sommes obligés de vivre avec et qu'ils peuvent être aussi notre richesse gagnée au fil du temps..

Merci et bravo Georges pour ces pensées qui invitent à la méditation sur ce que représente notre mémoire !
Yuba
Posté le 16/11/2021 à 21:34:32
Assia, ton commentaire est magnifique aussi, tu sais ?! C'est précisément ceci que les 3 premiers vers de ma dernière strophe signifie, exactement ce que tu dis sur le souvenir en mémoire ! Ressentis devenus richesses ! Je crois que c'est aussi la base et la matière de l'art. Durant mes décennies de maladies morales ou nerveuses sous médicaments abrutissants, je restais suffisamment en éveil pour stocker en moi un vaste gisement de connaissances que seules les passions ont permis que je collectionne, car un autodidacte procède pour se cultiver au petit bonheur des goûts qui l'habitent. J'ai lu Henry Miller qui a consacré un livre à ses lectures : quel bazar, mais tous les grands noms y sont lol ! Pour moi c'est pareil ou quasiment, sans Hugo par exemple ou Goethe, mais Dante à la fin des années 1980, tout Shakespeare en 2009, tout Hölderlin en 2004, tout Dostoiëvski en 1996/1997... Et c'est pareil dans d'autres champs de savoirs...

Aujourd'hui, chaque jour, ma base de données intérieures me fournit de quoi me tenir à moi-même des conférences culturelles très fantaisistes et désinvoltes à propos du Tout et du Rien, par exemple de la notion de "bleu" chez les poètes Novalis ("fleur bleue" de "Henri d'Ofterdingen") et Hölderlin ("En bleu adorable fleurit le toit de métal du clocher..." l'un de ses derniers poèmes qui est magnifique de densité de sens) avec la veste bleue et jaune du "Jeune Werther" de Goethe : couleur d'une époque où le ciel commença à se vider de Dieu mais aussi pour les peintres de la lumière comme Turner ou de la couleur comme Delacroix, et pour un Friedrich aussi, ces peintres éminemment romantiques, ce ciel vidé devenait enfin lui-même à voir : plus bleu que bleu !

Je n'ai jamais connu l'ennui, les souvenirs et la faculté de vivre dans les temps et les espaces intérieurs ont comblé des vides potentiels qui m'auraient aigri et terni... Ce passé est pour ma vie nouvelle une mine où je puise à volonté sans cesse... Le refus bancaire que je paie mon loyer où la banque me prend en otage contre mon bailleur HLM qui soi-disant n'émettait pas correctement ses prélèvements mensuels, ils me font ch... : moi je m'évade alors dans les pastels superbes de mon cher Odilon Redon, où je retrouve le bleu que j'évoquais par hasard (le Pégase est de Redon en avatar et quel bleu !), et il a peint d'autres Pégase !
Que m'importe le réel, si j'ai le Rêve à profusion dans ma tête, avec l'intensité d'une passion qui ressent : bonheurs continuels à me rendre fou ! :)
jacou
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19/04 08:58Sarahg
Ok.
19/04 08:56Plume borgne
J'ai pas dit le contraire
19/04 08:52Sarahg
Non, les destins peuvent être merveilleux.
19/04 08:50Plume borgne
Tout se résume au livre ivre d'une vie de givre
19/04 08:00Sarahg
Remarque, un livre où tout est déjà accompli, ce serait pas mal.
19/04 07:45Sarahg
Ce serait un livre douloureux. Un livre a besoin d'une histoire, de vie.
19/04 06:43Plume borgne
Imagine un livre d'une page dont le titre serait livre dans lequel il n'y aurait que le mot livre en préface en histoire et en résumé
17/04 07:42Sarahg
"C'est pas marqué dans les livres que l'plus important à vivre est de vivre au jour le jour, le temps c'est de l'amour..."
17/04 07:25Plume borgne
Les décisions sont un fléaux
17/04 06:51Sarahg
Indécis et ancré à la terre du destin.
17/04 05:00Plume borgne
Essaye d'imaginer quelque chose en étant le plus indécis possible
17/04 02:47Sarahg
Imagine qu'il n'y ait jamais de tristesse indicible
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15/04 10:58I-ko
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14/04 04:41Bleuet_pensif
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12/04 07:39Ocelia
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