Jeune ingénue à ta toile où tu es ténue
Les dieux sont-ils odieux, modelant mélodieux
L'homme en la femme émue liés par leurs corps radieux
Sur ton tissage en laine ? Athéna y est nue
Elle est colère et haine et aime un air terrible
Zeus a vice où toi preste en ta main qui assure
File en toi d'haleine vive un dessin trop sûr
Ton cœur halète en ton sein condamnant au crible
L'hybris est brise et lève un juge et puis le brise
Épuisé, s'il n'est sage, en elle qui se grise
Naît, de qui ne connaît, par tête grise encore
Les ans, son désir d'une artiste qui conçoit
D'éblouir par tissus d'un soir sans être soi
Ce matin némésis entoilant tout ton corps
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Note :
Arachné est tisseuse experte dont Athéna veut défier l'artisanat en déesse poliade (guerre et création humaine) qu'elle est. Pour ce faire, déguisée en vieille fileuse elle crée auprès d'Arachné sur sa tapisserie un sujet représentant l'Olympe séjour des dieux grecs, mais la jeune se juge meilleure experte, et moque les dieux dans son dessin à elle . Furieuse, Athéna la métamorphose en araignée, punissant par némésis (« rétractation ») qui a manifesté trop d'hybris (« démesure »).
Références :
« Les Métamorphoses » du poète romain Ovide, la « Divine Comédie » de Dante Alighieri illustrée par Gustave Doré (les films « Seven » et le « Dune » de Villeneuve), la sculptrice Louise Bourgois
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Pensée
Publié le 19/04/2022
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Le titre est très beau. Athéna est douce dans l'intimité. Elle abandonne ses armes. Némésis aussi, car c'est une femme, elle laisse sa colère au vestiaire le temps d'un bain salvateur. Espoir, espoir. Merci de ce poème dédié. ("entoilant" très beau) |
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Sol |