« Escaliers survolant des cellules pourries
Liens putrides, flore marécageuse et marques
De plafonds spongieux, traits de sangs des scieries
Sur des murs constellés de tant de stries en arc
Planchers où l'on traîne vers de grands bacs d'eaux sales
À seule fin de vous éviscérer le ventre
Puis l'incarcération fait de vous l'animal
Calmé, l'on vous sort des plombs, vous voilà au centre »â€¦
Silencieux, j'écoutais ces fantasmagories
Qui me semblait surgies d'une imagination
Fertile en horreur pure et tueries en séries
Cachées dont les exploits consternent des nations
Lorsque je me levais, je vis un homme à l'aise
Aux traits burinés qui se présentait à moi...
« Vous êtes à Venise où j'ai nom Piranèse
Je dessine et transmets les plus nobles émois
Mais j'ai de l'audace dans des croquis terribles
De rendre ce qui est caché sous nos pieds mêmes
Priez pour ne jamais être vivante cible
De la police ici, si fière des emblèmes
Qu'elle a confiés à de discrets Américains
Ceux-ci cherchant bien loin de leur empire en panne
Les secrètes prisons où pouvoir couper des mains
Sans qu'un avocat blême invoque un fait qui damne !
Priez pour sortir de Venise en liberté
Ne m'avez-vous pas dit votre religion, non ?
Vous seriez musulman, votre prénom cité ?
Auriez-vous voyagé dans un pays sans nom ?...
Je vous cite Syrie, Irak, Afghanistan…
Alors méfiez-vous de votre ombre qui encombre
Il se pourrait bientôt, car la guerre s'étend
Que des mercenaires, hommes masqués en nombre
Viennent vous tirer de votre lit de pépère
Intentant contre vous le fait d'un ancien crime...
Êtes-vous sûr de bien répondre à votre père
Et que, votre enfant ou femme, rien ne les brime… ?
Assurez-vous ! Car Dieu voit tout des subtils drames
Que nous commettons pour vaincre notre prochain
Et alors ces prisons, Guantanamo où brame
D'Abou-Ghraïb un vieux rescapé tel un chien…
Que j'ai connu, comme visiteur italien
Etant donné l'état de mes constants services
Moi, ayant aux Etats-Unis tant de mes liens
Que j'aidais, quand il fallut copier des sévices…
Fuyez, fuyez Venise encore il est grand temps !
La chasse va bientôt commencer pour vous-même
Nous préparons la geôle où vous serez content
De prier une mort comme moindre dilemme ! »â€¦
J'ai couru comme un fou loin de ce Piranèse
(J'appris plus tard l'artiste ayant porté ce nom
Les prisons de Venise ayant peintes, balèze
Ce mec m'ayant foutu frissons d'évocations !
J'ai quitté Venise sans demander mon reste
Jamais plus l'on ne m'y reverra un touriste
Quant au type ayant tant jacté, j'ai vu son geste...
Ses nouveaux fascistes nous font l'Histoire triste…
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Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Politologie
Publié le 02/05/2019
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Un véritable épouvantail psychique, mais la marionnette indique toujours le marionnettiste. Bonne journée Amitiés Babel |
Babel  |
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Grand dieu ! Il y en a qui s'inspirent de l'horreur , ils doivent avoir des pierres à la place du coeur ...et des prisons dans la tête ! Je te félicite Georges pour la tienne d'Inspiration au talent évident , comment tu sais la capter et la traduire par ce lien tissé entre des éléments éloignés de L'Histoire , mené sous forme d'un conte impressionnant dans les de scriptions ...Chapeau bas l'artiste ! |
Yuba  |
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Babel, merci beaucoup pour ce commentaire, oui le pantin est cloué au mur par ses fils. Bonne soirée. Amitiés. |
jacou  |
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Assia, merci infiniment pour ton message ! Je dirais que l'âme humaine est de vaste amplitude, entre l'amour et l'horreur. J'aime tisser des liens ténus entre divers événements, et en faire des récits, si possible et à l'occasion épouvantables ! Puis, j'étais en esprit à Venise avec le peintre Dürer qui y voyagea deux fois, alors forcément Piranèse s'est présenté à moi ! Le reste est affaire d'écriture et d'imagination malheureusement trop réelle... |
| jacou |