La Lune dépose sur chaque seuil une promesse de diamantaire dont la lumière serait d'aube pure, ses lacs de lune sont profonds comme les yeux des chats et riches de cent tournoiements qui les électrisent. Le globe se suspend au-dessus du ciel de nuit ainsi qu'un dais de cendres avant qu'un décor matinal emploie sur ses tréteaux le monde immortel des petits métiers.
Dans les trains de l'aurore le peuple des métiers indispensables finit de sommeiller avant le bain d'activités à produire sous peine de perdre l'économie. L'hygiène sociale veut ce peuple du petit matin, nettoyeurs de carrelages, chauffeurs de machines, cafetiers inlassables, dames-pipi et policiers en escortes.
Bientôt la seconde vague va couvrir la première en allée, les cravates apparaîtront. Mais ce gisement d'aube, souvent de teintes noires comme sont Antillais et Africains, est proverbial : à lui d'être en possession des clés qui ouvrent le jour neuf, déployant tout l'horizon d'attente du possible avenir, telle une promesse phénoménologique. Car qui touche le bord de la robe de la nuit dérobe à ce tissu la couleur d'aube du jour naissant, tantôt rose, rouge, violette ou grise à volonté.
Je descends de ce train et m'engouffre au métropolitain. Une porte sur l'infinie douceur des hommes s'ouvre et m'engouffre.
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Social
Publié le 08/07/2020
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Et bien, voilà un joyau de prose qui illumine la grisaille du quotidien et me rappelle les errances parisiennes de Léon Paul Fargue, ce merveilleux prosateur, hélàs trop oublié! Merci Jacou de partager cet élan! | |
Banniange |
Bonsoir, Bravo .. Vos Mots aussi suspendent la Lecture .. dans ces jolis Tons que Votre plume sait nous encrer .. Regard que la Vie .. qui passe .. Que les Teintes du Soir puissent vous apporter d'autres Coloris .. Lys.. |
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Lys-Clea |
magnifique je n'ai pas pu m'habituer à ces ressacs trop de soucis sur les yeux trop de fatigue et de résignation les cravates souffrent autant que les balais |
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marinette |
sublime et édifiant!bon courage amitiés:) | |
romantique |
Magnifique ! L'aube est suspendue mais les mots tirés de leur lits puis de leur demeures , nous étalent les couleurs du jour nouveau dévoilant une vie fourmillante où chaque être possède un secret essentiel ... Bravo Georges et merci pour les phrases de cette prose poétique Un rayonnement tissé pour nous qui est de toute élégance ! |
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Yuba |
Merci, Georges, pour ces superbes instants de lecture. Amitiés, Daniel |
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lefebvre |
Chronique sociale d'un petit matin ordinaire dans un train de banlieue, vous avez su saisir comme un instantané les visages et attitudes de ces voyageurs, en les parant des merveilleuses teintes de l'aube, de ses éclats prometteurs du jour. Une foule de souvenirs remonte en ma mémoire de mes trajets quotidiens sur la ligne 13 du métro (à partir de Gennevilliers)... bondée même au moment de la 2ème vague, qui acheminait non seulement les costards-cravates, mais aussi quelques modestes employé(e)s de bureau, comme moi! Merci beaucoup pour ce partage qui place la vie quotidienne sous les lueurs de l'aube, lui donnant ainsi des couleurs toutes poétiques. Avec ma vive amitié :) |
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Matriochka |
Très beau, merci de cette aube suspendue, j'ai adoré | |
creature |
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