Il avait un visage attendri de bonheur
Au fond de la chambre où je venais en visite
N'oubliant pas une fois d'apporter des fleurs
Qu'il respirait toujours, et des vers qu'on récite…
Des vers rêveurs écrits par de révérant prêtres
Dont la foi dessinait dessus les toits son arc
Qui est la marque entée dans la chair qu'on lui prête
Aux piètres souffrances héritées de nos Parques…
Ce parc où j'attendais que l'asile se vide
Pour monter quatre à quatre à ces marches très blanches
Jusqu'à l'étage du Ciel si pâle et livide
Où l'ami meurtrissait sa bouche de pervenche.
La poésie ancienne est le rythme éternel
De la vie qui bat et s'enfuit du creux des veines
En nos bras soutenant de tendres balancelles
Alors la quête émue n'apparaissait point vaine…
La folie continue chasse l'esprit de l'homme
Croyant aux jolies lois régissant la nature
Quand de la cruauté habite aussi et somme
La tête littérale agressée de ratures.
La poésie a tant besoin de démesure
L'hôpital où mon ami finit une vie
Dans le délire où il nomme un démon d'azur
Occupant d'un Ciel vide où sa foi l'en délie…
Cette clinique pour les pauvres crus insanes
Je l'ai jadis vue pour moi comme fin de tout
Car exister me charge avec le bât de l'âne
Et je sais que folie dans ce monde est partout…
Je respire à mon tour un bouquet de jonquilles
En ne pensant revoir l'ami, regard éteint
S'évader hors de soi n'empêche pas la quille
La Mort de vous ravir si c'est votre destin.
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Spiritualité
Publié le 24/04/2019
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J'ai beaucoup apprécié cela me fait penser à une chanson des Pink floyd the lunatic is on the grass. Merci. | |
eric |
et voilà qui me touche au plus profond de l'âme je fus cette gisante avec le même sort ils sont rares ceux qui viennent à notre bord quand nous dérivons quand nous n'en pouvons plus et une fleur qui entre... j'étais dans cet état quand entra un bouquet de soucis jaune d'or |
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marinette |
Tu es un grand poète, D'un cru volatile et d'un réalisme surprenant mais pourtant très poétique, Bravo. | |
feuille_au_vent |
Comme il est beau et déchirant ce poème ! Car les émotions qu'il nous fait respirer ont le parfum d'un vécu que toute personne peut avoir croisé avant de voir le bout d'un tunnel qui la fera sortir des ténèbres , elle se souviendra alors comme le note Marinette des visages qui ont voulu lui tendre la main... Merci Georges pour cet écrit qui m'a mais de l'eau dans les yeux ...il ira faire la convalescence de son esprit chez les favoris ! |
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Yuba |
@ Éric : les Pink Floyd, ô merci à toi que mon passé d'écolier faisant le mur me ramenait à ces bons troubadours révoltés ! @ Marinette : grand merci à toi pour tes lignes qui indiquent que tu as cheminé dans la vie avec des passeports périmés. Heureusement, tu avais la carte du Tendre pour t'y retrouver. J'ai envie de dire après Jules Laforgue : Poétesse, vos papiers ! @ Jonathan : à mon tour après toi hier, en te remerciant profondément, de te dire que ton compliment me met la larme à l'œil. Je fais un drôle de volatile, mais comme je suis réconforté ! @ Assia : mille mercis pour l'accès à tes favoris ! Et si tu as été émue, moi aussi en écrivant j'ai fais remonter des souvenirs disparates au long des années, qui ont tressé ensemble ce texte. Belle soirée à vous tous, que le printemps vous soit doux ! |
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jacou |
Voici donc Miles Davis.. | |
Le comte Harebourg |
J’ai reçu des soucis Les soucis nous viennent Des autres Mais ceux-ci Sont des soucis-soleil Des héliophantes jaunes Que la poste bleue m’adressa J’ai reçu des soucis De bonne poste Des soucis-cœur Des soucis-fleur C’est une abeille pollinisante Qui vint semer dans mon jardin Des soucis d’un ailleurs Si loin… |
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marinette |
Il est magnifique ce poème Georges et j'en ai presque les larmes aux yeux. L'émotion est grandissante et on s'attache à ce poète qui se retrouve en asile l'espace de quelques vers, c'est très fort. Bravo et merci pour cette lecture qui s'imprime dans le coeur... Je l'ajoute aussi dans mes favoris | |
grêle |
@ Comte Harebourg : merci pour votre commentaire, Miles Davis, vous avez touché juste. @ Marinette : je te remercie d'être revenue et de composer un bouquet d'impressions florales. @ Marine : merci beaucoup pour ton émotion et pour ce favori qui m'honore. Ce poème, je l'ai écrit en pensant à certains poètes qui ont été des "suicidés de la société" comme écrivait Antonin Artaud à propos de Van Gogh : Nerval, Verlaine et son absinthe, Salabreuil, Neveux et quelques autres... Bonne soirée à vous tous ! |
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jacou |
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