J'appose un doux baiser aux pleurs de tes paupières
Allons déjeuner aux grandes tables de pierres
Mégalithes posés depuis l'éternité
Attendant nos serments dans leur sévérité

Les druides nouveaux nés débutaient leur carrière
Oubliant l'ancienne vie, laissée en arrière
Attendrir l'étoile fauve en mouvement vif
Qui dès lors présidait leur destin sous les ifs

Des forêts aux moissons d'or de nos jaunes plaines
Ils faisaient provision dans leurs mirettes pleines
Des lueurs vivaces de rayonnements solaires
Guidant par sûr instinct l'orientation polaire

Tables d'orientations qu'étaient menhirs, dolmens
Et les prés d'Europe festonnaient de semaines
La nature en amie pourvoyant le bonheur
Sous la flamme incendiée dans le fleuve des heures

Ils baignaient les astres dans les miroirs des lacs
Négociant aux terres lointaines jade et laque
Contre l'étain et de durs métaux qu'on dit rouges
Du sang des futurs morts tant les images bougent

Images convoquées dans leurs rêves puisant
Dans le passé des clans que, shamans épuisants
Ces druides aux yeux clairs songeaient guider leurs races
Vers de grandes oeuvres n'ayant laissé de traces

Puis vint le temps maudit des lois de la conquête
Survint des routes jadis ces guerres inquiètes
Des hommes en armes couvraient de sang les larmes
Coupant des druides les cous dans les champs de parme

Désormais nos savoirs sont d'êtres clandestins
Stonehenge nous voit convoquer les destins
À Carnac ses allées déguisées de touristes
De colloques tenus dont nous semons les pistes

Notre alchimie antique à Nicolas Flamel
Parmi ses desservants, puis nos vers que l'on mêle
Aux prédictions que l'homme aime d'émerveiller
Cette cathédrale, nous allons la veiller !!!