Les ascètes des Thébaïdes
Ont par leurs ferventes prières
Rempli les fûts des Danaïdes
Parmi des vies aventurières
Saint Syméon était stylite
Vivant au sommet de colonnes
Dans la Syrie où des élites
Se nourrissait de sa personne
Ce sont de tels intercesseurs
Dont tous les hommes font le siège
Pour que les dieux nos accesseurs
Nous ravissent sans sacrilège
L'amour est aux déserts stériles
Un don des moines cathartiques
Porteurs de Dieu sans les périls
Troublant les esprits fantastiques
Déserts où des ruisseaux d'étains
Se perdant aux sables épais
Reflètent la folie d'instincts
Dans des regards d'hommes trempés
En Alexandrie Hypathie
Fût massacrée car professant
Que les astres avaient partie
À la douleur de cieux en sang
Que la Terre était belle et ronde
Hirondelle enviée d'un soleil
Qui se plaçant au Centre en fonde
L'exclusion du Dieu sans pareil
Ses assassins étaient des moines
Frères d'ascètes admirables
Aucun culte, aucune Loi ne
Sourd du désert qu'intolérable
Le désert des idées fleurit
Dans les têtes sans la mystique
Par quoi la religion nourrit
Son besoin d'amour érotique
Mais mimer la Foi sans les lettres
Fait un dogme sans connaissant
Pas de place au Soleil pour l'Être
Le Centre est Dieu le reste est sang
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Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Spiritualité
Publié le 26/06/2019
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C'est un Splendide écrit ! Que j'ai lu à haute voix pour le plaisir de m'imbiber du rythme et des sonorités ...tes déserts au cours de cette lecture se remplissaient au fur et à mesure des âmes qui les habitaient quand les couleurs dictées par tes mots finissaient par en compéter l'ambiance spirituelle de l'ensemble ...grand bravo à toi Georges pour tes lettres dans leur admirable contribution à notre irrigation par la poésie ! |
Yuba  |
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Très joli ce poème qui évoque les abus d'hommes qui se disaient croyants, qui n'ont sans doute pas erré assez longtemps en désert pour comprendre ce qu'est vraiment l'amour divin qui unit les hommes plutôt que destruction. Je le trouve fin et très subtil, merci Georges pour cette spiritualité noble qui anime tes vers ! |
grêle  |
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Assia, je te remercie pour ton vif enthousiasme qui est fraîcheur incarnée ! Les moines ascète des déserts égyptiens et syriens du début de l'ère chrétienne, ces anachorètes et stylites ancêtres des ordres de moines, m'ont toujours fasciné, car j'aime la solitude. Cependant, ces débuts d'ère recélaient également l'ire de''esprits nettement moins spiritualistes, totalitaires dans leur croyance, comme il en fût toujours. L' ascète est sobre, mais le fanatique déborde de vouloir faire ! |
jacou  |
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Marine, je te remercie pour ton message : en fait j'associe alors que j'aurais dû mieux distinguer deux natures humaines différentes. Les ascètes des déserts étaient en quête de spiritualité, mais, dans les villes, d'autres moines brouillons fermentaient dans une croyance dévoyée. Le fanatisme est toujours en puissance dans l' esprit des jeunes convertis voulant faire leurs preuves, là où les vieux sages prient pour apaiser... Mes sources pour ce texte sont le livre "Les hommes ivres de Dieu" de Jacques Lacarrière, et le film "Agora" d'Alejandro Amenabar relatant la vie d'Hypathie la savante d'Alexandrie. |
| jacou |