De vos carquois sont nées des flèches
Atteignant de mouvantes cibles
Dont le rire est pures flammèches
Et l'âme un torrent bien sensible

Vous n'aimez tuer que les plus belles
Aux jardins d'agonies des fleurs
Mais le parc engendre un rebelle
Pour accaparer vos couleurs

Pâles enfants des lunes grises
Rêvez de saveurs opalines
Noyés des alcools qui vous grisent
Teints de cachet sous capelines

Désormais la couleur se pare
Dans les fards de nos enfants-femmes
Elles sont fleurs et font départ
Anges pleurant qui vous diffame

De vos arcs voûtant laisser choir
Les roseaux d'Eros en rosaces
On les hissera aux perchoirs
Pierreux des églises d'Alsace

Puis, pleurez, mes tristes paupières
L'an nouveau verra la fleur poindre
La nef soulèvera la pierre
L'iris percera, l'onde à oindre

S'écoulera de ruisseaux verts
Et même en un lieu qui se sacre
Chapelle au jardin découvert
Aura lieu un tel simulacre

D'an neuf, flores de cathédrale
Qui incendiez par les soleils
Percez de flèches et de râles
Rayons, le croyant qui s'éveille !