La cathédrale épand son ombre sur la ville
Frappée par les chaleurs qu'un soleil fort, torride
Dispense sans compter. La meute des civils
Fuit l'étuve et va vite en des transports rapides.
Le monument remue, au sommet de ses flèches
Ma mémoire émue qui revoit le grand brasier
Dont la consomption lente, en assaut de flammèches
Consumait les toits comme papiers d'osier.
J'erre dans la Cité, où Paris a son centre
Mes pensées, se perdant au sommet décroché
D'une église aussi chère à mon cœur que mon ventre
Ne sentent pas l'auto de mon corps s'approcher.
Dans l'accident qui suit, j'éprouve plus de peur
Que de mal, le miracle est convié, aussi vif
Que l'oiseau je vole au-dessus de mes vapeurs
D'une canicule en brumes. Je suis captif
D'un Dieu qui me protège en m'enlevant au Ciel
Je vais visiter ce Paradis qu'on goberge
Voir s'il est tel qu'on dit, d'une ampleur démentielle
Et constellé de champs, de fleurs, de prés, d'auberges.
Puis ma marche en ce cercle ira au Purgatoire
Recenser les âmes qui sont dans des souffrances
J'espère éviter cet Enfer dans mon histoire
Interrompue. Que me navre une église en France !
--------
[Déjà publié le 10/08/19, Notre-Dame ayant brûlé le 15/04/19, reposté aujourd'hui sans modification autre que 2 mots dans la quatrième strophe : hier vendredi, je marchais rue de Saint-Lazare avec des idées très sombres, à la suite d'une mauvaise évocation de ma part à propos de "l'Enfer" de Dante, "Enfer" dantesque qui est l'étape initiale nécessaire à sa Quête personnelle d'homme et de poète, qui ira, accompagné de l'indispensable réveilleur et conseiller Virgile, rejoindre enfin au "Paradis" après l'étape du Purgatoire sa Béatrice bienheureuse ainsi qu'une Sainte, Béatrice que Dante aima quand ils avaient tous deux 9 ans, qu'il ne revit semble-t-il que peu dans Florence, avant une rencontre à 18 ans à nouveau des amoureux, mais Béatrice mourut peu après qui eût pu être l'Amour unique de Dante ici-bas : dans sa "Divine Comédie" , il la place au sommet dernier de son "Paradis" et elle est l'éveilleuse pour lui de cette fin du poème immense déroulant tous ses fastes, poétiques et spirituels, où Virgile doit disparaître pour qu'elle seule à ses côtés maintenant redonne sa propre vie à Dante Alighieri qui va revenir sur le sol terrestre achever son Œuvre.
Mallarmé a eu pour expression une fois, pour un ami, avant d'écrire "L'Azur" (son "Guignon" baudelairien à lui) : "La destruction fut ma Béatrice"...]
https://images.app.goo.gl/WaNuP2fJgBM5L2tF7
"Béatrice et Dante" par Henry Holiday
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Spiritualité
Publié le 22/01/2022
|
Poème Précédent | Poème Suivant |
Spiritualité à découvrir... | Poèmes de jacou au hasard |
Annonces Google |
Bonjour Jacou , Quel Amour empli de sa Hauteur envers cette Dame qui a subi les Flammes ( de l'Enfer ) ? Les Images restent marquées au Fer Rouge de ce qui s'est passé .. Bâtiment Architectural de toute Beauté qui a perdu son Ame .. marqué dans sa Chair .. Qu'Il sera Grandiose ce Jour de sa Résurrection, du Retour de ses Fidèles, des Amoureux de la Pierre, de Vitraux, et Autres .. Bravo !!!!!!!! Amitié, LyS .. |
|
Lys-Clea |
Merci beaucoup beaucoup à toi Claire qui fait vivre mon poème, sans toi, les diverses passions que j'exprime ici : un tableau vu à 17 ans qui m'invita à la lecture future de Dante et la passion amoureuse et respectueuse infiniment dite dans les vers du Paradis de Dante a dessiné mes amours, puis l'incendie de Notre-Dame m'a touché, puis j'ai eu ces jours-ci un bref besoin de désespérer jusqu'aux idées les plus noires... Mais ce poème ancien qui m'a collé n'a pas décollé, sauf grâce à toi, qui a la sensibilité extrêmement fine qui convient à mon espoir de ne pas publier par erreur, parfois, ce qui ne parle à personne pour des raisons que je ne cherche pas. Mais si un jour je publie quelque chose, roman ou poésie ou prose, j'en tiens juste compte. Comme toi, un vitrail m'exalte, alors que dire du reste que tu évoques ! Amitié |
|
jacou |