Tout me nuit.
Le jour n'est qu'ennui lentement promulgué.
L'amenuisement en poudre de temps
guette ma future figure cendrée.

Même la nuisette qu'elle portait
au seuil de ma porte
quand le lit fut fait
cadre de débat nocturne
n'a pas,
ôtée de mes yeux pour leurs actuels appas,
désaffecté la haute opinion
que je me fais de l'inutilité de la vie.

Lorsqu'on a tiré ses annuités
d'un créancier factice
donnant du sable
pour poudrer d'un or désirable
la quête de l'estimable défaite,
l'on ne fait pas un titre de chapitre
du mot félon "toujours".

Chacun sait qu'il ne rime qu'une fois dans l'existence,
et quelquefois pour rire
(qui le désassemblerait
verrait le mécanisme interne qui le mine),
et qu'après le sentiment
la mise à nu invite la peau douloureusement sensible
à l'air de l'ancien temps.

Guéable à merci est le ruisseau qui sépare du rêve pénétrable,
mais hors le passage des heures qui l'accentue,
comment guérir par un sommeil immortel ?