Fort chagrin.

Ce n'est plus l'hiver pas encore le printemps, comme chaque année je me laisse prendre par la tristesse et la mélancolie. Des tortures permanentes, lancinantes, qui me touchent impitoyablement. Pourtant, la nature m'offre des images merveilleuses, enivrantes de libertés. Mes promenades deviennent difficiles, la pluie, la boue, le vent qui fait tomber les branches mortes, tous ces éléments se liguent contre moi. Malgré cela, je ne renonce pas ! Bien que mon moral soit en berne et que les difficultés se multiplient, chaque fois que je sens l'angoisse me serrer la gorge, je vais me promener et me perdre en forêt. Me perdre oui, pour oublier la vie qui m'entoure, oublier tous les soucis, les misères, tous ces désagréments quotidiens qui pourrissent mon existence. La nature, c'est mon univers, mon paradis, mon refuge, elle est ma confidente. Combien de fois a-t-elle accueilli mes larmes, mes prières ? Combien de fois cette bienfaitrice a-t-elle été la témoin de mes joies d'enfants, et plus tard, de mes bonheurs d'adultes ? Aujourd'hui, une fois de plus je viens la déranger, je viens fouler ses tapis multicolores qui charment mon regard. Sur les dernières feuilles brunies, des perles scintillantes tombent sur mon visage et se mélangent à ces larmes que je ne peux retenir. Des restes de pluie, des restes de chagrin, qui finissent par mourir… comme le temps. Par habitude, je suis silencieux comme un chasseur. Non pas pour tuer comme tous ces barbares, mais pour écouter et voir les animaux qui m'entourent. Il m'arrive de croiser une harde de sangliers, tout le monde les craint, car ils sont soi-disant agressifs, mais moi ils ne m'ont jamais rien fait. Il m'est arrivé d'être à quatre mètres d'eux, je les regarde sans bouger, ils me regardent aussi, et, indifférents, ils continuent leurs périples à la recherche de racines tendres, ou de glands de chêne qui jonche encore le sol . À mon approche, les geais, gendarmes de la forêt, lancent des cris d'alertes, et comme rien ne se passe ils finissent par se percher sur les plus hautes branches pour m'observer. Quelques mésanges s'attardent et m'enchantent de leurs chants, avant de se rapprocher des maisons, fidèles, comme tous les hivers. Parfois, mes déplacements silencieux sont récompensés, au détour d'une allée je me retrouve face à face avec un chevreuil. Pour moi, c'est un bonheur qui me cloue sur place, pour lui c'est une surprise tout aussi paralysante, alors nous restons là, à nous regarder pendant un long, un très long moment, et chacun de nous reprend son chemin. En continuant mes allées et venues, comme à chaque fin d'hiver je me demande si les arbres qui ont perdu leurs feuilles nous offrent forcément une image triste. Ils pleurent la perte des beaux jours et se découvre c'est vrai, mais à vrai dire, moi, je contemple ces apparitions décharnées, ces formes majestueuses qui se dressent fièrement vers le ciel. Quoi de plus beau que le squelette d'un chêne centenaire, ou celui d'un sorbier, ou d'un magnifique bouleau blanc ?
Les bourgeons pointent doucement leurs couleurs. Ils couvriront bientôt la forêt de mille senteurs, en servant d'abri à cette faune sauvage que j'aime tellement.
Demain peut-être le printemps me sortira de mes larmes, du froid, du vent, de mes idées tristes de fin d'hiver.
Amis (es) de la nature, mettez des bottes et aller vous perdre en forêt, en ce moment elle vous offrira toutes ses beautés, des cadeaux à vous couper le souffle, qui vous feront oublier tous vos soucis.

Daniel Lefebvre
09.05.2017

Écrit par lefebvre
La poésie berce ma vie.
Catégorie : Divers
Publié le 09/05/2017
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
Poème Précédent

Partager ce poème:

Twitter

Poème Suivant
Commentaires
Annonces Google
Posté le 09/05/2017 à 11:38:37
Tout d'abord, Daniel, laisse moi d'adresser un BRAVO vibrant pour ce magnifique poème en prose : sur les pas d'un Rousseau amoureux de la nature, tu t'enfonces en forêt et demeures à l'écoute, en éveil, surprenant les bêtes gentilles, sympathisant avec elles, te faisant l'écho de la grande rumeur de la nature !
Je n'ai pas de mots pour t'exprimer combien ma lecture aujourd'hui de ton superbe, sublime poème, m'a été délectable. Il faut parfois des surprises grandioses pour enchanter les jours nouveaux, et, aujourd'hui, tu y as pourvu.
Tu es vraiment un grand poète, je n'en doutais pas avec tes vers, mais là, j'en ai le souffle coupé !
Encore bravo à toi !
jacou
Posté le 09/05/2017 à 12:47:29
Charment texte il est vrai que lorsque j'étais plus jeune la forêt était charmante.
eric
Posté le 09/05/2017 à 14:33:08
Quel joli poème Bravo Daniel et belle journée à vous
roserose
Posté le 09/05/2017 à 16:54:14
Merci, jacou, je suis très heureux que ma promenade en forêt ait retenu toute ton attention, et quelle t'a fait rêver.

Je dois préciser que toutes mes rencontres avec les animaux " dits sauvages" sont réelles, j'ai vraiment marché à côté des sangliers, et plusieurs fois je suis tombé face à face avec des chevreuils. J'ai rencontré sur un chemin un superbe renard en face à face, nous sommes restés tous deux immobiles pendant de longues minutes, puis il est parti de son côté et moi du mien.
lefebvre
Posté le 09/05/2017 à 17:00:24
Merci, eric, la forêt est toujours charmante, il suffit d'aller si perdre.
lefebvre
Posté le 09/05/2017 à 17:01:14
Merci roserose pour ta lecture, bonne journée à toi et belle promenade.
lefebvre
Posté le 10/05/2017 à 15:25:22
Un enchantement votre poème, Daniel, un vrai ressourcement ! J'adore me balader en forêt, c'est essentiel également pour moi. Merci de partager l'amour de la vie comme vous savez si bien le faire! Bravo !
suane
Posté le 10/05/2017 à 17:41:28
Merci, suane, je t'invite à ma prochaine promenade...en préparation.
Bonne soirée
Amitiés
Daniel
lefebvre
Posté le 11/05/2017 à 07:42:47
J'aime me promener en forêt mais plus souvent le long des cours d'eau et je découvre comme vous les beautés de la nature. Bravo pour ce texte très atrayant.
TANGO
Posté le 11/05/2017 à 17:26:16
Bonsoir, TANGO au bord de l'eau ou en forêt la nature est toujours très belle quand on la regarde avec son cœur, merci pour ton appréciation.
lefebvre
Commentaires
Annonces Google
Ajouter un Commentaire
Vous devez etre identifié pour pouvoir poster un message
Veuillez vous identifier en utilisant le formulaire ci-dessous, ou en creant un compte

S'identifier
Login :
Password :
Apparaitre dans la liste des connectés :

Mot de passe perdu ?

S'identifier

Login
Password
Etre visible
Mot de passe perdu

Rechercher un poème


recherche avancée

Tribune libre

19/04 08:58Sarahg
Ok.
19/04 08:56Plume borgne
J'ai pas dit le contraire
19/04 08:52Sarahg
Non, les destins peuvent être merveilleux.
19/04 08:50Plume borgne
Tout se résume au livre ivre d'une vie de givre
19/04 08:00Sarahg
Remarque, un livre où tout est déjà accompli, ce serait pas mal.
19/04 07:45Sarahg
Ce serait un livre douloureux. Un livre a besoin d'une histoire, de vie.
19/04 06:43Plume borgne
Imagine un livre d'une page dont le titre serait livre dans lequel il n'y aurait que le mot livre en préface en histoire et en résumé
17/04 07:42Sarahg
"C'est pas marqué dans les livres que l'plus important à vivre est de vivre au jour le jour, le temps c'est de l'amour..."
17/04 07:25Plume borgne
Les décisions sont un fléaux
17/04 06:51Sarahg
Indécis et ancré à la terre du destin.
17/04 05:00Plume borgne
Essaye d'imaginer quelque chose en étant le plus indécis possible
17/04 02:47Sarahg
Imagine qu'il n'y ait jamais de tristesse indicible
16/04 08:28Plume borgne
Imagine qu'on parvienne à tuer l'ennui
15/04 10:58I-ko
imagine qu'il n'y a rien à tuer ou à mourir
15/04 05:16Plume borgne
Pourquoi ne pas imaginer l'imagination ?
14/04 04:41Bleuet_pensif
Si seulement cette imagination était réelle...
14/04 04:31I-ko
imagine tous les gens vivre leur vie en paix
12/04 07:39Ocelia
Imagine les gens vivant pour maintenant, imagine si le paradis était un mensonge. Lennon
11/04 04:10Sarahg
À méditer pour vous en ce jeudi.
11/04 04:09Sarahg
"La folie est un don de Dieu". Jim Fergus

Qui est en ligne