Ma poésie
La poésie me persécute, elle m'oblige
À écrire des vers harmonieux qui envoûtent.
Provocations obstinées sans aucun prestige
Qui me plonge toujours dans de terribles doutes.
Saurais-je satisfaire ces malins caprices,
Ces obligations qui me torturent sans cesse.
Comment ne pas céder à ce terrible vice
Qui, tenacement touche mon cœur et le blesse.
Versification, qui fait régner les syllabes
Dans cet univers où domine la beauté,
Un monde difficile où rien n'est contestable
Seul je me perds, à la fin… je dois ergoter ?
Les rimes s'esquivent et provoquent les vers,
Riches ou pauvres ils ne peuvent pas se défendent.
Les dodécasyllabes vivent un calvaire
Entremêlés sur la page ils se font pourfendent.
La symphonie des terminaisons décalées
M'obnubile, perturbant mes rêvasseries.
Comment faire pour me retenir de chialer
En relisant ce torchon rempli d'âneries ?
À moi tous les poètes venez aux secours
D'un amoureux éperdu sans aucun talent,
Ayez pitié pour un rimailleur sans recours
Qui aimerait tant… être un poète excellent !
Rarement, je commente vos magnifiques œuvres
Pourtant je les lis comme de belles leçons,
Ne m'en veuillez pas, vous écrivez des chefs-d'œuvre
Moi, je ne suis qu'un grouillot, un petit garçon.
Daniel Lefebvre
20.01.2020
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Oh, Daniel, quel désarroi ! Nous écrivons tous du bon et du moins bon. L’essentiel est d’y prendre plaisir et surtout d’en partager un vrai fond, du vécu. C’est lorsque seule la forme est présente que le fond s'affaiblit et sonne creux. C’est d’ailleurs tout à fait perceptible, dans ces cas-là. Quand quelqu’un n’a pas profondément expérimenté ce dont il veut parler, le tout s’affadit. Bien entendu, lorsque les deux sont ajustés, fond et forme, c’est un petit miracle auquel le poète lui-même devient presque étranger. Mais si la forme cloche un peu, il suffit qu’elle porte un message vraiment profond, venant du coeur, qui soit sincère, pour que la magie opère. Du moins, c’est un point de vue que plusieurs poètes partagent avec moi et, je l’espère, un encouragement pour vous. |
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Surcouf |
Hélas, Daniel, je ne peux pas me porter à ton secours, car les mêmes problèmes m'assaillent régulièrement... Pourquoi j'écris, pourquoi j'insiste dans cette voix empruntée par hasard, passion et bonheur ?... Je ne sais pas, si ce n'est que je suis têtu et opiniâtre. Et prétentieux aussi. On écrit pour soi, pour se guérir d'exister, pour prendre de la distance vis-à-vis du monde comme il est. Pour répondre à des injonctions personnelles, sûrement. Mais cette torture est douce face à l'éternel désir qui nous entraîne dans la ronde des jours : condamnés à la poésie. Écrire, c'est ôter de soi l'épine du pied et continuer à marcher vers la destination que nous choisissons pour nôtre. Je te souhaite bien du courage dans la voie de l'écriture poétique, je n'en suis pas encore lassé pour mon compte. Mes amitiés à tous deux. |
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jacou |
Surcouf, Georges, MERCI pour votre lecture ! Chercher des mots non usuels, hésiter, se remettre en question, toujours se demander où est la poésie, est-ce vraiment de la poésie. Oui, Georges, je pense que l'on écrit pour soi, pour faire passer un message qui malheureusement n'est pas toujours compris par tout le monde. Le principal n'est-il pas de se faire plaisir avant tout ? Comme toi, je ne suis pas lassé, j'aimerais tellement avoir plus de temps ? Amitiés à vous deux et bonne journée et encore MERCI ! |
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