Cela fait longtemps que je vis à travers des pages
Et cela se confirme à travers l'heure, à travers l'âge
Mais je m'y sens bien cachée derrière cette géante plume
Où enfin je peux dessiner mes sentiments quand vient la lune.

Cela fait longtemps que je vis à travers des larmes
Et les sourires sont des pauses où les pages ne tournent plus
Mais qu'importe que l'on dise que je me complais dans ce mélodrame
Tant qu'il fait jaillir l'encre traçant le chemin de mon coeur à nu.

Enfin je relève la tête d'une intense concentration
Ce souffle venant du fond de mon âme est une renaissance
Balayant les cendres, enlevant cette ancienne peau
Quand je posais le dernier mot de mon inspiration.

Et chaque fois, comme fatiguée après l'amour
Comme dépossédé de moi, de mes sens, je sens
Que je dérive vers le large dont je ne vois les contours
Que lorsque les pages me forcent à écrire un nouveau tourment.

Lo.