Enfin le jour du pèlerinage naissait
Un serment éphémère unissait
Une assistance d'un père Altruiste
Et une alarme d'une mère triste

Un barbier au nez tondu dotait d'un ciseau
Prenait en poche son gain tellement faisceau
Ses assistants n'étaient guère philanthropes
Ils étaient prêts à user leurs meilleurs dropes

Ils m'étendaient dans une civière creuse
Comme un gitan sans chaumière pileuse
J'obéissais aux mythes des vaches volantes
Finalement la fête était saignante

Tous les invités s'esclaffaient du fond du cœur
Sur mes douleurs émiettées et sur mon rancœur
Les chanteuses vociféraient avec leurs machins
Rudimentaires générateurs tant de foins

Je posais mon couvre-chef rouge à côté de moi
Aux ordres fermes je thésaurisais d'octrois
Pour parer au manque à gagner du rituel
Quelles traces impérissables quel gestuel

Écrit par megapdg
il n'est jamais trop tard pour bien se changer
Catégorie : Drole
Publié le 22/09/2019
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
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Commentaires
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Posté le 21/09/2019 à 16:56:11
Je peux savoir quel âge vous aviez ?
Je me souviens de la fête de circoncision de mon petit frère , j'étais même jalouse de l'attention qui l'entourait ce jour mémorable où il était le prince car petite je ne pouvais imaginer le traumatisme physique qu'il venait de subir...
Dans certaines familles ,ils le font alors que le garçon est encore bébé ,justement pour éviter ce souvenir dans d'autres comme la mienne c'est tout le contraire , il faut que ce souvenir accompagne l'enfant toute sa vie...
Merci Mega pour ce poème, un thème que j'ai eu l'occasion de voir abordé sous forme de nouvelle mais c'est la première fois qu'il est ainsi poétisé !
Yuba
Posté le 22/09/2019 à 02:58:31
Malheureusement je vivais des moments atroces j’avais 7 ans a l’époque
megapdg
Posté le 22/09/2019 à 05:16:51
Bravo à toi ! J'ai au même âge été désaffublé, dans une clinique il est vrai, avec donc la froideur des lieux et non la fête qui l'accompagne, et qui peut à l'enfant distraire ses larmes de douleur et le sentiment de perte ressenti. Puis la vie reprend son cours, et l'on redevient heureux de s'en être sorti ! Garçons si sensibles... Puis la poésie cicatrise bien des souvenirs, mais les blessures demeurent quelque part. Il nous faut des failles en nous, pour explorer et continuer l'exploration en spéléologues. Thème sensible donc, et je dis merci beaucoup pour ce partage !
jacou
Posté le 22/09/2019 à 05:29:06
Une atrocité traumatisante pour le jeune enfant mais rituel oblige
Belle de jour
Posté le 22/09/2019 à 12:19:41
et je vois maintenant d'où vient votre colère
arrêtez les couteaux saigneurs
marinette
Posté le 22/09/2019 à 13:04:20
au contraire je ne suis pas colérique j'ai essayé de narrer un incident durant mon enfance
merci marinette
megapdg
Posté le 22/09/2019 à 13:55:38
Il y a des douleurs si inutiles que je trouve des rites bien futiles, horribles et scandaleux...

Pardonnez-moi ma révolte... merci pour votre partage, il y a des rites encore pire auquel tout ceci me fait penser qui laissent des marques encore plus impérissables et douloureuses d'un autre genre...

Comme dit Marinette, Arrêtez les couteaux saigneurs...

Merci Megapdg de nous narrer si bien cet "incident" volontaires (de quelques uns) et douloureux...

Pour ma part je ne souhaiterai jamais faire vivre cela à un de mes proches, fut-ce il mon pire ennemi... donc d'incident, je renomme cela "crime"... il y a pire assurément mais et alors ?
Doit on continuer à torturer parce que le couteau fait plus mal ailleurs ?
Je ne nivelle pas ma société par le pire... jamais, mais je la juge par le pire, et ce ne sont pas les rituels de quelques uns, c'est notre peuple à tous qui mènent ces chants et danses dans cette folie!

Assurément il n'y a rien de rituel ni d'honorable à torturer ainsi et d'infliger de tels rites de passage de la souffrance, la vie est bien assez forte pour nous en donner les occasions... Pourquoi nous rajouter nous aussi nous-même dans les auteurs de ce livre noir douloureux ?

Question sans réponses tant que dureront ces actes que je qualifie barbare (Dans l'acte, pas dans l'individu).

Votre plume est courageuse et tellement habile ici que je me calme un peu pour la saluer de nouveau à juste titre!
Dafide
Posté le 22/09/2019 à 21:16:41
Dafide, vous êtes révolte contre l'acte de circoncision que vous qualifiez de "barbare".
Je voudrais apporter à côté de votre jugement quelques notes, non pour vous faire nécessairement changer d'avis, mais pour atténuer votre révolte, car vous avez le droit de votre opinion.

J'écarte le fait que cet acte est pratiqué depuis des millénaires par de très nombreux peuples dans un grand nombre de cultures.
S'il ressemble à d'autres rites plus détestables, il est en lui-même assez bénin s'il est bien réalisé.
Il est pratiqué à titre médical, c'est ainsi que, comme je l'indique dans mon cas, j'ai eu cette opération.

Je pense que ce qui cause votre colère, c'est qu'un jeune enfant est sujet à ce rite de passage à un âge où il n'a pas la possibilité de s'opposer et qu'on valide de cette façon-là son entrée dans l'adolescence qui en fera un membre adulte d'une société.
La religion, les rites qu'elle propose et impose, devrait pouvoir être choisis à l'âge de raison. Le scandale est ici.

Mais les hommes ont décidé de leurs traditions, et celles-ci, si elles évoluent dans le temps, sont longues à être mises en cause, ou à se transformer en rites plus légers.

Il doit exister des espaces de paroles pour les gens qui seraient traumatisés par la circoncision. Cependant, je le rappelle, c'est une tradition dans un grand nombre de peuples et des religions pratiquent cela, et la révolte doit dépasser la colère pour mieux être portée sur la scène du "crime" : le débat sur les traditions et ce qu'elles représentent pour nous, les actes imposés et non choisis, et d'autres sujets que l'anthropologie ou l'ethnologie peut nous inspirer.

Ce commentaire ne s'adresse pas seulement à vous, Dafide, mais à tout lecteur intéressé par la question et le sujet que le poème soulève avec courage.
jacou
Posté le 22/09/2019 à 21:29:44
salut tout le monde au fait un tel sujet necessite une reflexion tres approfondie c'est un objet à double tranchant car il presente chez nous un contrat societal et un rite à multifacette selon le niveau de la pauvrete des familles
quand jai decide poetiser ce sujet c'est qu'il me presente une phase enfantine tres boulversée et qui a participé enoremement à raffiner ma personnalité et à aider à relever un grand defi purement personnel
mais pour moi ca reste un incident predestiné auquel on ajoute les facteurs de la pauvreté à l'epoque
merci pour vos reactions
megapdg
Posté le 23/09/2019 à 01:06:54
@Jacou: Alors sur la religion que je n'évoquais volontairement pas, c'est un vaste débat, ce qui rend la chose cruelle c'est la souffrance, la religion bannit le fait d'infliger de la souffrance à autrui, et je l'affirme "toutes les religions!"... donc oui ce qui fait débat c'est que ces enfants ne le choisissent pas, toucher à un enfant est un acte de barbarie, ça ne transforme pas les gens qui suivent ces rites en barbares, mais l'acte est "barbare" à mes yeux...
Les interprétations religieuses qui prétendraient le contraire sont tout simplement abusives et on assez de gens sur terre présent dans chacune de ces religions pour défendre mon point de vue, on ne les entend pas forcément autant que d'autres... mais un peu mieux aujourd'hui...

Et pour moi, les Hommes n'ont pas décidé des traditions, quelques hommes l'ont fait... (et oui souvent sans les femmes d'ailleurs), c'est ainsi qu'on "justifie" au contraire, des actes qui disparaîtront, hélas nous ne serons plus là pour le voir et d'autres folies créeront d'autres prétextes pour infliger d'autres crimes contre d'autres gens peut-être...

Aussi oui il y avait des règles sanitaires qui n'ont parfois plus de sens derrière certains rituels / coutumes aussi...

Pour ce qui est de l'acte médical, il a parfois même un sens médical... dans certains cas, pour autant je suis désolé mais ce n'est pas la religion qui le pratique, mais des hommes qui appliquent des rites, et une tradition se change comme un contrat social, comme une économie, comme une politique social... la société dans son ensemble et ses règles définissent un vivre ensemble... Si on veut continuer cette pratique, on donne accès à l'acte médical gratuitement, après tout pourquoi un médecin ne le ferait pas dans les règles gratuitement si c'est la religion ou un rituel qui l'exige ? Réfléchissez à ce point...

Dans le cas ici, je sais très bien quels sont les pressions "religieuses" de quelques uns de ses représentants ou des valeurs, rituels, règles de société, mais là on touche à des enfants, il y a une chose qui dépasse tout cela, c'est la "morale" et là encore vaste réflexion...
Mais oui, ma colère est maîtrisée et construite sur ce sujet car je n'ai pas de contre argument valable à date...

Pour autant @megapdg, je n'ai ni votre vie, ni votre environnement et je ne souhaitais pas développer...

Mon environnement, lui aussi est barbare sur des tas d'autres sujets et je lutte contre de la même manière qu'ici, ce qui me révolte c'est d'imposer de la souffrance à autrui car je la ressens moi même intensément quand on m'en parle et qui d'autres que les gens ici sont capable de s'en révolter justement ?

Et je suis papa et à mes yeux rien ne justifiera jamais qu'on touche à un enfant et je n'ai jamais trouvé personne pour me donner un argument contre... Pour moi votre témoignage et votre poèmes participent d'un combat contre la pratique non médicale même si ce n'était pas votre intention... les témoignages forgent toujours les pensées de demain selon moi donc merci d'avoir créé votre poème!

@Megapdg: si vous me le demandez je retirerai la seconde réponse et réduirai au minimum la première, après tout c'est votre poème.
Dafide
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