Je marchais nonchalant à travers la campagne
Et je vis devant moi, comme un mat de cocagne
Un chêne centenaire des plus majestueux.
Que faisait-il planté solitaire en ce lieu ?

Ses glands tombés au sol reflétaient sa richesse
L'apparente solitude reniait la paresse ;
Je m'aperçus soudain qu'il se courbait un peu
"Veux tu que je m'approche, que nous parlions tous deux?.

« Qui-es-tu, noble chêne ? Suis-je dans l'illusion ?
Est-ce un rêve qu'éveille mon imagination ? »
« Je suis l'aube qui naît, le désir, l'espérance,
Je suis comme l'enfant, habillé d'innocence . »

Il me conta alors l'histoire de la vie,
L'univers, la physique, toute philosophie,
De sa sève remontait cette science enfouie,
Toute une faune près de moi l'écoutait éblouie

Je m'assis sous le chêne et l'écoutai parler.
Tout n'était que sagesse, symbole et pureté.
« Je n'ai que du mépris pour les mauvais prophètes
Je respecte plutôt les rêveurs, les poètes. »

« C'est à moi, noble roi, dont je dois le respect
De m'incliner tout bas à te toucher les pieds,
Ta majesté nul doute est sans contradiction
Reçois ma gratitude et mon admiration. »

Nous écoutâmes longtemps le roi de la forêt ;
Mais il se faisait tard et devais me rentrer.
Me retournant vers lui une dernière fois,
Une clarté de lune éclaira le sous-bois

S'ensuivit un éclair qui déchira les airs
Et se mit à forger dans l'arbre centenaire,
Quatre lettres en son centre et n'en crut pas mes yeux
Sculpté dans son feuillage, je lus le mot « Dieu »

A toi, mon ami, c'est vrai qu'il est beau ton arbre !!!