La chance fait souvent des avances au destin
« Chevauche ventre à terre quérir un médecin »
« Non ! lui dit le français, votre camp est trop loin,
Voici mon infirmier, et je suis chirurgien »
« C'est mon enfant, señor, je vous prie, voyez-le,
Nous l'avons retrouvé, par la grâce de Dieu
N'y-a-t-il rien à faire pour arrêter ce jeu ? »
« J'en doute fort, monsieur, le monde est ainsi fait
On dirait que les hommes ne sont pas encore prêts,
Dieu n'a pas fait la Terre pour être une sinécure »
Dit l'officier français, descendant de monture,
Il s'approche du blessé, avance à grand-peine
« Son grade est lieutenant ? » « Non monsieur, capitaine »
« Docteur, dîtes-le moi, pouvez-vous le sauver ? »
« Je ne vous promets rien, mais je vais essayer »
(La blessure est profonde, il faudrait opérer)
J'entends pas l'espagnol, je crois qu'il veut parler »
Le père s'avança, sortant de sa capote
Une fiole d'eau bénite, « maudissant le despote »
Lui versa quelques gouttes, en penchant le goulot,
Sur le front et les lèvres de son fils, Antonio,
Il essuya le sang qui séchait de sa bouche
Résultat des blessures reçues de l'escarmouche.
Le fils parla ainsi, pour ses derniers instants,
Avec des mots que seul, comprenait son parent.
« Père je suis désolé, j'étais pourtant confiant,
J'avais à mes côtés Emilio, mon sergent,
Il reçut dans les reins un violent coup de sabre,
J'ai encore dans les yeux cette vision macabre,
Il m'a sauvé la vie au dépend de la sienne
Il y a là son épée, à côté de la mienne,
Combattant acharné, toujours en me veillant
Jusqu'au dernier moment, il est mort, au couchant.
Je tiens à vous le dire, je n'ai jamais failli,
Durant toutes ces batailles face à nos ennemis. »
Le capitaine alors ne peut plus respirer,
La mort, un peu pressé commence à œuvrer.
« Père j'aimerais » « Quoi donc ? » « Je voudrais tant de choses »
A suivre...
Écrit par namathhura
tenir et durer
Catégorie : Divers
Publié le 02/03/2014
|
Poème Précédent | Poème Suivant |
Divers à découvrir... | Poèmes de namathhura au hasard |
Annonces Google |
Toujours aussi prenant ! A croire que tu l'as vécu. J'attends la suite avec impatience. | |
Marouette |