Un enfant s'écrie regarde
Là-haut un banc d'oiseaux
Me rappelle être dans la peau
D'un quidam par terre, qui erre
Parmi la foule qui m'indiffère
Face aux têtes de minerves

Droit devant, aux vents navrant
J'irai seule le long des trottoirs
Là où les chiens en laisse aboient
Au moins ils savent trop pourquoi
De froid, trop tristes d'être attachés
Sous mes pieds les feuilles délivrées

Au soir je rêve du grand Sahara
Là-bas, aucune route de tracée
Liberté, et plus d'impôts à payer
Adieu pour la prospérité, s'en va
Ici, les gens pauvres savent sourire
Sous mes pieds le sable s'enfuit

Au milieu des vignes alignées
Je cueillerais les grappes violettes
de mains nues, au lever du matin
Jusqu'à oublier l'étoile chagrin
Loin des querelles de bagatelles
Sous mes pieds la terre en tire aile

Sur la banquise vivent les manchots
Ils sont doux comme les agneaux
Ne jouent pas au claque beignet
La loi du plus fort n'est pas bien née
Le silence du blanc infini s'écoute
Sous mes pieds la glace s‘écoule

Je relirai la vie des goulags
M'imprégner du noir frima
Des 'humains mis à genoux
D'une vie plus jamais debout
Enterrer tous mes soubresauts
A jamais d'états d'âme, d'un jour,

Ramie