Merci à dieu qui m'a tant donné.
Il m'a donné deux yeux et quand je les ouvre
Je distingue parfaitement le noir du blanc
Et là-haut dans le ciel, un fond étoilé
Et parmi les multitudes, ceux que j'aime.

Merci à dieu qui m'a tant donné.
Il m'a donné d'entendre, oreilles grandes ouvertes
Enregistrer nuit et jour voix et parole,
Marteaux, silence, aboiements, orages,
Et la voix si tendre de mon père.

Merci à dieu qui m'a tant donné.
Il m'a donné la voix et des lettres
Avec lesquelles je pense les mots, et je dis
Mère, ami, frère, lumière qui éclaire
Le chemin de l'âme que j'aime.

Merci à dieu qui m'a tant donné.
Il m'a donné de marcher de mes pieds
Et je vais ainsi parcourir villes et marécages,
Plages et déserts, montagnes et plaines
Jusqu'à ta maison, ta rue, ta cour.

Merci à dieu qui m'a tant donné.
il m'a donné un coeur qui devient débordant
Quand je vois le fruit du cerveau humain ;
Quand je vois la distance qu'il y a entre le bien et le mal
Quand je vois le fond de tes yeux clairs.

Merci a dieu qui m'a tant donné
Il m'a appris la capacité de reconnaissance
Et puis cette force d'aimer
Ce besoin si évident d'écrire des poèmes
L'anti-polluant de l'espace mental
D'une existence qui tend à faire de nous des robots

Merci à dieu qui m'a tant donné.
Il m'a donné le rire, et très peut de pleurs.
Ainsi, je distingue le bonheur du désespoir
Ces deux éléments qui forment mon chant,
Et votre chant qui est le même chant,
Et le chant de tous, qui est encore mon chant.