Dans les chemins de l'abstrait
D'un pas faux, d'un pas vrai
On s'aime, on s'esquinte
À laisser nos empreintes
Où la haine dit tout haut
C'que l'amour pense tout bas

Des mots qui soufflent chaud
Des mots qui soufflent froid
Dans ces jardins de regrets
Où l'on jette des prières
Où s'enterrent des secrets
Recouvert d'une pierre

Dans des nuits de silence
On se perd oui, parfois
Au bord de la souffrance
D'être sourd d'une voix

Une poussière errante
Parmi des grains de sable
Dans une tempête glaçante
Prisonniers de nos fables
On prédit pas les derniers maux
Quand on dit pas son dernier mot
On a toujours une phrase en gorge
Mais c'est celle de l'autre qui égorge

Au coin du cœur, on cache des proses
Des poèmes éteints sous une flamme
Dans un jardin aux mille roses
Où chacune fera mourir une femme

Un couteau dans le mille de la croix
Qui n'enterre pas la guerre... mais la joie
Alors on prie dieu de renaître cent fois
Tout en priant ces mêmes cieux, sans foi

Comment dire que les rivières
En on vu couler des amours
Les amours qu'on chantait hier
Des amours de toujours

Mais à chacun cogne son tambour
Et que chacun chante ses refrains
Dans ce compte à rebours
Qui nous pèse sur les reins
Puisqu'en ces siècles d'écriture
Il régnera toujours la signature
Comme un éternel passager
La douceur d'un verbe enragé