Quand le jardin dénudé
Se rhabille de sentiments,
L'hiver ne peut qu'éluder
Son discours d'appauvrissement.
S'il chantonne encore sa fraîcheur,
Le cerisier se rose, sous sa blancheur.

Mais où sont passées les hirondelles ?
Auraient-elles peur des tendelles ?
Et les femmes, les abeilles, les bordelles
Auraient-elles peur des dentelles ?

Si l'hiver, au demain nu
Peut vous tuer toutes les proses,
Le printemps, poète ingénu
Fait renaître les roses.
Ô cieux désabusés, d'anciennes saisons,
Invitez l'œil, à s'amuser d'un nouvel horizon !

Mais où sont passées les hirondelles ?
Auraient-elles peur des tendelles ?
Et les femmes, les abeilles, les bordelles
Auraient-elles peur des dentelles ?

Dans le jardin de la raison
On sent frôler la chaleur.
Il n'est de plus grande oraison
Que la vérité du souffleur !
Au son d'un chant, d'une brise, Ô nom d'éole !
Vient s'arracher et s'envoler notre auréole !

Mais où sont passées les hirondelles ?
Auraient-elles peur des tendelles ?
Et les femmes, les abeilles, les bordelles
Auraient-elles peur des dentelles ?

Nous sommes des conquistadors !
Cherchant la tendresse du bordel !
Comme des cons qui s'adorent,
D'une caresse au bord d'elle...
En deux saisons, une moisson d'épopées
Se parfume, sous le tranchant d'une épée !

Mais où sont passées les hirondelles ?
Auraient-elles peur des tendelles ?
Et les femmes, les abeilles, les bordelles
Auraient-elles peur des dentelles ?

Le printemps qui déjà frémit
Devant ses futurs saints,
Quand un cavalier s'entremit
D'effacer son dessein !
Quant au jardinier, en son jardin tout verglas
Préfère jurer la saint glin-glin, que la saint gla-gla...

Tiens !? Où sont passés les mordelles?
Auraient-ils peur des hirondelles ?