Je traçais le chemin,
Le nez dans ton parfum.
Devant moi, loin de moi,
Lentement tu marchais.
Je cueillais une à une,
Tes herbes piétinées.
Les graines que tes pieds
Arrachaient à la terre,
Germaient derrière toi.
Je regardais bien haut,
Au-delà des marais,
Miroirs mouvants et mauves,
Les reflets scintillants,
De tes cheveux dorés.
Et, l'oreille tendue,
Je recevais tes ondes,
Incomprises par moi,
Que vite j'enfermais,
Dans la conque de nacre,
Achetée au marché.
Les cris, les bruits, le vent,
Distillaient tes langueurs,
Petits débris d'amour,
Dans le soleil couchant.
Tu étais ma mission,
Mon ordre de bataille,
Mon rêve inassouvi,
La porte aux cent serrures.
Même les roues bossues
Et les étals rougeâtres,
Suant sans le savoir,
Du sang des innocents,
Ne pouvaient me distraire,
Dans ma marche forcée.
Vers toi, j'étais tendu,
Vers toi, muraille sourde,
Vers toi près de l'enfer.
Et pourquoi cette errance ?
Cette épopée sans fin ?
Un matin par hasard,
Soufflant comme une bête,
Je croisai ton regard,
La corde des pendus,
Qui me lia à toi,
Jusqu'à la fin des temps.
Virgile.
Écrit par virgile
On ne peut être poète sans quelque folie. Démocrite.
Catégorie : Fantastique/Sf
Publié le 05/12/2021
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