Je vois dans ses yeux ronds
Des lueurs de démence,
Des chemins vagabonds
Et des diables qui dansent.
De ses fines prunelles,
Vers ses joues violacées,
Aux couleurs d'aquarelle,
Coulent des pleurs glacés.
Ses deux lèvres exsangues,
Comme un étau de chair,
Emprisonnent sa langue,
Privant ses poumons d'air.
Devant moi, elle geint,
Hantée par ses caprices,
Elle a soudain éteint,
Ses beaux feux d'artifice.
Je la tiens, éplorée,
La berçant doucement.
Sa longue logorrhée*,
Exprime ses tourments.
Sur sa gorge, ses veines,
Des cordes de violon,
Vibrent avec ses peines
Et ses sanglots si longs.
Virgile.
* Logorrhée : pathologie du langage qui conduit le malade à déverser un flot rapide et ininterrompu de paroles.
Écrit par virgile
On ne peut être poète sans quelque folie. Démocrite.
Catégorie : Triste
Publié le 27/11/2022
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Commentaires
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Posté le 27/11/2022 à 11:18:10
Pauvresse ! Le poème est magnifique, un favori pour moi Merci de ce beau partage |
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Edelphe |
Posté le 27/11/2022 à 18:30:29
Bonsoir, Bel Ecrit !! Poignant .. Justesse de Ressentis .. LyS .. |
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Lys-Clea |
Posté le 28/11/2022 à 09:32:28
Bonjour Virgile. La scène est poignante. Votre poème fort bien écrit. Merci à vous. |
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MadameRosa |
Posté le 28/11/2022 à 17:19:32
Quand on y songe, ce doit être épouvantable que d'être atteint de logorrhée, de ne pas pouvoir s'arrêter de parler ... Moi qui aime le silence, j'en frémis d'horreur ! Votre écriture rend à la perfection le désarroi du malade et de son entourage, et la chute rendant un écho sublime aux "sanglots longs des violons (de l'automne)" d'Arthur Rimbaud donne au propos une portée à la fois tragique et des plus élevées. |
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Ombrefeuille |