Le poète
Douce femme immatérielle à mon cœur si chère,
Toi qui fus pour moi une amante et une mère,
Fleuve de félicité dans lequel se noie
Toutes mes douleurs, et dont la divine voix
Met du baume à mon cœur lorsqu'en proie à la flamme
Du désespoir, il pleure et se débat, O femme
Vertueuse que les vents violents du vice
M'ont fait fuir et pour m'aller livrer au supplice,
Je reviens à toi après moult vaines errances,
Et c'est à genoux que j'implore ta clémence !

La muse
Qui donc, ce jeune homme qui, par cette nuit calme
Comme la surface d'un vin nouveau de palme,
Vient troubler mon cœur las avec tant de soupirs,
Et réveiller mon corps qui vient de s'assoupir ?

Le poète
Quoi donc ? Se peut il que tu ne te souviennes
Pas de l'homme que jadis tu disais ton roi,
C'est là un venin, qui brûle ma chair humaine
Et mon cœur, que tu viens d'injecter en moi !
Ah ; souviens toi donc du jeune adolescent,
A qui, par un après midi incandescent,
Tu enseignas l'art de lier le mot au mot,
Pour inventer des vers, de très puissants canaux,
Qui saisissent et entre eux, unissent les cœurs,
Pour les faire vibrer en un merveilleux chœur !

La muse
C'est donc toi ? Mon vilain amant au cœur volage ?
Que reviens tu donc faire dans cette maison,
Qui pleura ton deuil pendant toutes ces saisons ?
Quoi l'objet de cette visite qui présage,
Pour moi, larmes, souffrance et grincement de dents ?
Réponds ; oui réponds vite, O inconstant amant !

Le poète
Mon amour, ne sois pas si dure avec un cœur
Qui a bu l'amère coupe de la douleur,
Et qui vient prendre en toi, la magique formule
De la paix, comme un enfant qui les doigts se brûle.

La muse
Crains donc, misérable effronté, qu'à l'instant même,
Je ne parte à jamais loin du visage blême,
Que tes perfides larmes mouillent vainement,
Pour distraire de mon âme le jugement !
J'admets un traître amant qui pue vice et luxure
A mille lieues, et l'insolent me trouve dure !

Le poète
Mon amour…

La muse
Fi donc ! Mon cœur ; mon âme ; je t'ai tout donné,
Mais tu n'as pas hésité à m'abandonner !
Prends-tu la mesure du mal que tu m'as fait ?
Non ! Tu ne perçois pas ton horrible forfait !
Tu t'en es allé comme un voleur dans la nuit,
Et sans qu'aucun nuage ne trahisse la pluie !
Pendant trois ans tu es parti sans nul adieu,
Et fuyant avec dédain l'appel d'un cœur pieux,
Pour t'aller souiller avec les femmes humaines !
Après ça tu veux de moi plus que de la haine ?

Le poète
La jalousie a-t-elle tant rendu ton cœur
Si inflexible au point qu'il me tienne rigueur
De m'être aventuré dans les rues de faiblesse
D'où me provoquaient les femmes de mon espèce ?

La muse
Saches, idiot, que la jalousie ne peut naître,
Que dans les cœurs égoïstes des faibles êtres !
Ma souffrance, loin d'être celle d'une amante
Qui craint de partager l'amour de l'être aimé,
Est celle d'un cœur en qui l'amant a semé
Les noires fleurs gisant sur les tombes dormantes.
Je hais cet amas de chair, ce corps plein de faiblesse
Que prisent les femmes de ton espèce !
Seuls m'intéressent ton beau cœur et ton esprit.
Pour ton corps, je ne ressens que haine et mépris !
Dieu ! Comme il est loin le temps où je tolérais
Ce jeune homme pour le grand cœur qui y germait !
A présent, que reste t il dans cette enveloppe,
Dont le vil aspect frappe même l'œil du myope ?
Ton immodéré penchant pour les vains plaisirs,
A tué ton esprit et obstrué l'oreille
De ton cœur au noble appel des pieux désirs,
Seuls porteurs des ferments enfantant les merveilles.
Je ressens de notre premier baiser le charme,
Et je ne puis m'empêcher de verser des larmes.
C'était par une chaude après midi d'été,
Et pour combler ton esprit d'enfant agité,
Tu t'étais refugié sur une colline,
Et contemplais l'or du ciel qui, à l'ouest, s'incline.
Ce souvenir me brûle comme cendres chaudes,
Et hante mon cœur comme un fantôme qui rode.
Ah ; ce jour là, le craquement de l'herbe sèche
Se mêlait au message de bonheur que prêche
Des oiseaux le chant, pour égayer ton sein pur,
Tandis que tes beaux yeux contemplaient l'azur.
Dans les hauts lieux, les grandes assemblées célestes,
Que tous les esprits malins fuient comme la peste,
S'étonnèrent devant un esprit si vivant,
Emprisonné dans un enfant de dix sept ans.
Alors, parmi les fées qui bercent leur sommeil,
Je fus élue pour provoquer en toi l'éveil,
Et faire briller à travers le temps et l'espace,
Ton génie, en le faisant naître à la surface.
O ; grande fut la joie qui mit mon être en fête,
Quand j'entendis ces mots du fond de mes entrailles :
« Ce bel enfant est ton maître ; sois sa compagne,
Et qu'en lui, son peuple connaisse son poète ! »
Prompte et légère comme un pétale de rose
Qui, monté sur l'aile de l'air, au sol se pose,
Je quittai l'antre des muses, pour atterrir
Sur cette colline qui vit nos cœurs s'unir.
Comme si tu me connaissais depuis toujours,
Tu frémis au contact de ma brumeuse main,
Qui effleurait ta peau pure comme le jour,
Et tu reconnu mon pudique et saint câlin.
Sous l'œil rieur du soleil, qui à l'ouest se dessine,
Nous nous embrassâmes pour la première fois,
Et la première fois, au rythme de ma voix,
Je fis danser ta petite main angevine !
Te souviens-tu seulement du premier jour,
Où, chérie, je suis venue t'offrir mon amour ?
Tu étais tout petit, et déjà tes yeux sages
Déchiffraient de la nature les divins messages !
Te souviens-tu… ?

Le poète
O toi ma sœur, élixir qui noie mes douleurs,
Comment puis-je oublier le jour d'un si grand bonheur ?
Tu t'étais posée, légère comme un nuage,
Un nuage de ces soirs de fin d'hivernage,
Et, brumeuse, tu vins auréoler mon front,
Pour me faire entendre la plus belle chanson :
Chanson qui noyait le bruit sec des herbes folles,
Chant qui me disait que la nature est parole,
Parole divine que dans ma tête ailée,
Tu soufflais, et qui me fit, de suite, t'aimer !
Cet amour était si doux à mon cœur, o ma muse,
Que je priai Dieu que jamais un jour il ne s'use !
C'est la nuit où je t'ai juré fidélité,
Et, je croix, j'étais tout plein de sincérité.
Mais toi, O toi muse combien adorable,
Tu savais bien que je n'en étais pas capable.
Pourquoi alors, O fleuve qui noie mes douleurs,
N'as-tu pas prévenu mon jeune et faible cœur
Du dard de cupidon, cette épineuse fleur
Qui vous tend bonheur, et vous injecte malheur ?

La muse
Triste et beau poète, nos premières nuits intimes
Furent belles et enfantèrent un pur hymne,
Et ta semence, gaie et blanche comme claire eau,
Me faisait enfanter des chants tout aussi beaux !
Tu vibrais alors aux charmes de la nature,
Et nulle terrestre passion ne corrompait
Nos chansons naguère pleines de rires gais,
De feuilles vertes, de fruits doux et de fleurs pures !
Ah ; tu ne peux savoir combien fut beau le rêve !
Tes yeux me percevaient cent fois plus belle qu'Eve,
Et m'ôtaient l'idée du jour où, muté par l'âge,
Tu te découvrirais à moi, aussi volage.
Amant frivole, merveilleux fut mon sommeil,
Hélas, tout aussi douloureux vint le réveil !
Souvenir ; cendre chaude qui, en moi, repose,
O cruelle nuit où je vis faner les roses !
De cette nuit où une larme de ton œil
Troubla le rire de nos rêves angéliques,
Et me fit porter de nos pures amours le deuil,
Je me souviens ; Souvenir, O cendres sadiques !
Tu avais alors dix neuf ans ; la fleur de l'âge,
Et ta caresse était de plus en plus de froideur
Pleine ; je sus qu'une femme enchantait ton cœur.
Le cœur de l'humain ne peut aimer sans misère,
Et vos amours ont le gout des larmes amères.
« Qui la femme qui prit ma place en ta maison ? »
Telle fut, qui sortit de mes yeux, la question.
Volage mais point menteur, de tes lèvres fines,
Tu dis le nom qui bruissait tendrement : CARINE.
Le seul bruit de ce nom te fit flétrir, pareil
A une belle fleur étalée au soleil.
Je pris peur, et, ravalant toute jalousie,
Je t'aidai à conquérir mon ennemie.
Nous chantâmes ensemble la belle méduse,
Qu'un jour « l'imposture te fit appeler ta Muse » !
Tu étais chaque jour plus gai, plus tendre O mon roi,
Et quoique tout ça ne fût déjà plus pour moi,
Ma voix t'aidait à faire voir à ta maitresse,
Avec quelle force tu l'aimais, quelle ivresse !
Puis…puis un soir je te vis trouble comme une eau,
Marécageuse eau traversée par un troupeau,
Un gigantesque troupeau d'animaux sauvages,
Effrayés par un lion embusqué au rivage.
Sans nul besoin de te poser une question,
Je sus qu'à l'amère coupe de la trahison,
Tes lèvres avaient bu, O lèvres innocentes ;
Et que l'amertume, verte comme une plante,
Avait pavé de ton cœur, les roses parois.
Tu étais souffrant comme Jésus sur sa croix,
Et les larmes que tu versais sur mes épaules,
M'endeuillaient déjà, et me rendaient toute folle.
Hélas, ni moi, ni mes chants de consolation,
N'adoucîmes ton cœur aigre comme citron.
Tout désespéré tu t'envolas de ma couche,
Sans même mettre un dernier baiser sur ma bouche.
O dis moi, qu'as-tu trouvé dans l'oisiveté
De plus consolant que mon chant de pureté ?
Comme à présent tu es d'une triste beauté !
Comme tu me reviens plus meurtri, plus blessé !

Le poète
Muse, O amante qui sait subir, en silence,
Les fugues répétées d'un triste amant maudit,
Sans perdre vertu, sans jamais perdre patience,
Je reconnais ma faute et je m'en repentis.
Depuis que de ton lit je me suis envolé,
J'ai erré sans que rien ne puisse consoler
Mon triste cœur, cœur saignant jeté en pâture
Aux crocs du désespoir par cette femme dure.
Tout ce temps j'ai erré, et pendant tout ce temps
Qui semble m'avoir vieilli de cinquante ans,
J'ai été la proie facile de mille vices,
De l'alcool j'ai gouté le mensonger délice.
Depuis, combien ai-je connu de tristes femmes,
Femmes enflammées comme villes assiégées ?
Ma sœur, ma confidente, O fidèle maitresse,
Je n'ai jamais douté de toi, de ton amour ;
Et pourtant toujours, mon cœur tout plein de faiblesses
Quitte notre couche, douce comme velours,
Pour courir dans quelque prévisible souffrance.
O, que devrais je avoir honte, après moult errances,
De venir à toi pour demander assistance !
Hélas la souffrance qui tourmente mon cœur,
Ne peut être apaisée que par des mains sœurs !
O ma douce muse, tendre sœur que j'adore,
Je suis à genoux à tes pieds, et je t'implore !
J'ai enfin compris que ma vie est Poésie,
Et avec toi j'accomplirai la prophétie !

La muse
O bel amant des rires et des pleurs,
L'amour que j'ai pour toi est une fleur
Eternelle, et quoique ton inconstance
Fende et brûle mon cœur comme une lance,
Ce cœur, blanc et pur comme kaolin,
Restera tien et de droit divin !
Oui ; je sais endurer la solitude,
Je sais, avec toute la multitude,
Partager l'être par mon cœur aimé.
Je sais subir la douleur sans blâmer.
Triste et beau poète, entre en ta maison,
Et dis-moi la nouvelle passion
Qui voile de ton visage le charme,
Et arrache à ton cœur autant de larmes !
Dis-moi le nom de la petite étoile
Qui, sur ton sombre œil, étale son voile

Le poète
Rassure toi ; le fuel qui mon cœur enflamme,
N'est point dû à l'amour d'une quelconque femme,
Plutôt la passion d'un poète méconnu,
Qui veut que son génie soit enfin reconnu !
Accompagne-moi à la quête de la gloire,
Et que sur moi-même, j'aie ma propre victoire,
Victoire contre de mon être les faiblesses,
Victoire contre la luxure et la paresse !
Oui ; comme du temps ou j'avais mes dix sept ans,
Je veux que tu me suives partout, en tout temps !
Femme que rien ne change, ni le temps ni l'espace,
Reviens habiter mon cœur, et à la surface,
Oui à la surface, fais en remonter l'or,
Toute la richesse étouffée jusqu'alors !
Je le sais, je ne mérite plus ta confiance,
Mais donne-moi seulement une ultime chance,
Et je te montrerai que, sur l'autel du Beau,
Je peux me sacrifier pour naître de nouveau !

La muse
Ah ; ah ! Laisse-moi rire, petit chérubin
Parti diner à la table des diablotins !
Toi qui aime la bonne chair et la fête,
Tu croix que tu peux encore faire un poète ?
Tu n'es plus proie qui fuit du vice les pièges,
Plutôt femme en qui luxure a élu son siège !
A ton doigt, la mèche fumante a remplacé
La plume qui devait ta destinée tracer !
A la source éternelle de la connaissance,
Tu préfères les pécheresses jouissances !
Au lieu de mon pieux baiser qui t'ouvre le monde,
Tu bois le vice aux lèvres des femmes immondes !
Tu balaies les tables d'étude de ta gauche,
Pour mieux t'asseoir à celles de la débauche !
Mon fils, ton corps, ébranlé par l'esprit malin,
A vaincu ton esprit, qui se débat en vain,
Et, je croix, ta plume n'est plus assez virile,
Pour se consacrer aux poétiques idylles !
Tu t'es hasardé dans les sentiers incertains,
Et je crains que tu ne trouves plus ton chemin.
Si, même en courant, tu revenais sur tes pas,
C'est sûr qu'avant le soir tu n'arriverais pas.

Le poète
Regarde ! Je ne suis plus, sur mes genoux, plié ;
Je me traine sur mon ventre pour te supplier !
Dans mon errance, j'ai connu tant d'infortune,
Et de ces malheurs, j'ai tiré bien des leçons.
Les fouets de la douleur m'ont châtié pour de bon,
Et m'ont fait prendre conscience des lacunes,
Qui m'ont fait quitter les chemins de la gloire,
Pour m'aller perdre dans l'ivresse des rues noires !
Il n'est point de chemin sans retour sur la terre,
Et l'homme qui quitte la principale artère,
Pendant sa quête, trouve toujours un repère,
Qui le ramène bien sur la voie salutaire,
S'il a toujours en tête l'objet de sa quête,
Et si, sans complexe et sans s'affoler, il s'arrête,
S'assoit, reconnait humblement qu'il s'est perdu,
Reprend à l'inverse le chemin parcouru.
Tout comme un malheureux voyageur égaré,
J'assume mes erreurs, pour mieux les réparer.

La muse
Relève toi, O mon beau et tendre poète,
Que je ne te revois plus faire cette tête !
Relève-toi, car si ton repentir est vrai,
Je me réjouis beaucoup de te voir mettre un trait
A l'oisiveté qui t'a détourné de moi
Pendant tous ces interminables mois.
Cependant tu ne connaitras pas le succès,
Si au doute tu ne ferme tous les accès.
Pour qu'à la table du succès, tu aies ta part,
Il te faut d'abord croire toi-même à ton art,
Et ensuite, cesse de mettre ton génie
Sous le joug des vaines choses de cette vie !
S'asservir à une beauté est faute grave,
Car le poète n'est de personne l'esclave !
Saches qu'en cette vie, ton seul maître est le Beau,
Et seul lui doit guider tes pas jusqu'au tombeau !
Toutes les fois que tu as quitté notre couche,
C'est parce qu'une femme aimée t'a tourné le dos,
Et que, titubant comme un vulgaire badaud
Qui a tout perdu et qui n'a où habiter,
Tu t'es convaincu qu'il n y avait plus de beauté
Sur terre qui méritait un seul chant de ta bouche !

Le poète
Je reconnais que j'ai dispersé à tous vents
Tous les vers de mon tendre âge, O mes enfants,
Parce que j'ai douté s'ils étaient adorables,
S'ils méritaient de sortir de dessous la table.
La femme qui, au Darfour, verse mille pleurs
Parce qu'elle ne voit pas sa progéniture,
Dispersée dans les quatre coins de la nature,
Ne connait pas de mon cœur l'atroce douleur !
J'ai perdu tous les fruits de nos premières communions,
Et malgré toutes mes recherches ces jours ci,
J'ai seulement trouvé les fragments que voici.
C'est hélas ce qui reste de toutes nos chansons.
Je les ai réunis sans distinction d'âge,
Ni de couleur, et à la première page,
J'ai mis ce titre : Mon Beau Berceau Bariolé !
Peu m'importe si ça fait trop « coupé-collé » !
Ma chère, je prends la ferme résolution,
Que je ne manquerai plus jamais d'attention
Pour les chants que nous accoucherons dans la douleur,
Et que nulle femme ne distraira mon cœur !

La muse
Prends garde que l'euphorie de nos retrouvailles
Ne te fasse renoncer à une compagne !
Je ne te dis pas de ne point aimer de femmes,
Plutôt de protéger le poète de leurs flammes !
Vois-tu, que tu ailles vers les femmes humaines
Ne peut, en mon cœur, exciter aucune haine.
Quoiqu'à travers moi, Dieu entretienne ton âme,
Ton cœur n'en reste pas moins humain, et de femmes,
Ne pourra jamais s'empêcher de s'attacher.
Ce serait vain ; oui, vanité toute crachée !
O que ne puis je t'avoir, toi mon beau jongleur,
Pour moi toute seule ! Plus douce qu'une fleur,
Ma voix caressera tes petites oreilles,
Et nos belles chansons n'auraient point leurs pareilles !
Hélas ; je ne suis être de sang et de chair,
Je suis plutôt être brumeux pareil à l'air !
Hélas ; tu n'es pas juste esprit pareil à l'air,
Mais aussi tu es être de sang et de chair !
Vois tu, amour, c'est cela qui me dérange,
Qu'à la fois tu sois corps et esprit, Homme et Ange.
Si l'ange vivant en toi aime l'âme sœur
Que je suis, l'homme ne peut que courir aux femmes,
Qui n'ont de cesse de faire saigner ton cœur,
Et pavent de mille souffrances ta pure âme.
Il en est ainsi de la volonté de Dieu,
Que moi, étrange amante, je dompte les feux
De l'ardente passion pour aimer un poète,
Qui, ce n'est pas ta faute, sans cesse me rejette
Pour courir se souiller dans les bras de mortelles
Créatures, qui chaque fois lui sont cruelles.

Le poète
Maintenant que tu m'as pardonné, femme pure,
Rattrapons, rattrapons le temps que j'ai perdu
Quand le douloureux breuvage de la luxure
Me retenait captif dans ses filets tendus,
Et éteignait la douce flamme de mon cœur
De ses vents insensés et tous pleins de fureur !
Je renais au monde ; chantons ; chantons le monde,
Et qu'on nous entende à mille lieues à la ronde !
J'immortaliserai cette divine nuit,
Et la ferai briller comme Soleil qui luit !
Le jour se lève déjà, et dans la prairie,
Les fleurs neuves annoncent le printemps, la vie !
Cette nuit, je redeviens maître de parole,
Et comme une blanche colombe qui s'envole,
J'irai chanter partout où les vents m'enverront !
J'exalterai le Beau dans toutes mes chansons,
Et des vilaines choses j'extrairai le Beau !
Mon chant sera épouvantail pour les corbeaux
Qui, perchés sur les bois morts des champs de bataille,
Attendent les victimes de la mitraille !
Je chanterai la mère Afrique qui attend
Que vienne la réunion de ses enfants !
Je dirai toutes les beautés de la nature !
Je me ferai ambassadeur de la culture !
Ma langue sera une flamme impitoyable
Pour les vers qui maintiennent l'Afrique instable !
Ma plume sera un marteau impitoyable
Pour les malins maux qui la minent et l'accablent !
Je soufflerai un fuel enflammé sur la haine,
Et de sa féconde cendre qui au sol traine,
Je ferai pousser les prémices de l'amour,
Pour les faire croitre dans les cœurs, nuit et jour !
Oui ; mon amour, cette nuit un poète est né,
Et cette nuit, nous engendrerons une fleur,
Qui sera une promesse faite au lecteur,
De l'œuvre à laquelle je suis destiné !

Kaya le 11 novembre 2008

Écrit par wendinmi
O mon Seigneur, tu fis de l'amour un délice,Mais qui aime sans être aimé court au supplice!
Catégorie : Amour
Publié le 25/02/2012
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
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Commentaires
Annonces Google
Posté le 25/02/2012 à 20:49:44
Très bon poème !! Excellente maîtrise de l'art poétique ! Un style propre à toi, Wendinmi ! le thème du poète et de sa muse, de l'amant et de l'amante, un thème récurent chez toi, mais toujours traité avec maestro !
eau2roche
Posté le 25/02/2012 à 21:29:33
Absolument magnifique !
Ton poème mérite ovation cher Ami.
Il y a longtemps que je n'ai lu un poème de cette qualité.
Un grand bravo et un immense merci à toi.
Iloa Mys
Posté le 26/02/2012 à 05:54:24
Il est très bon je n'ai pas tout lu très long.
eric
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26/03 10:53Alphaesia
Merci Sarahg, bonne semaine à vous...
24/03 10:24Sarahg
Bonne semaine à venir à tous et toutes !
24/03 10:23Sarahg
"Quand le destin de quelqu'un s'accomplit, il faut sourire."
21/03 06:35Lys-Clea
Et Bonsoir cher Cro ! :)
21/03 05:16Altair
Ne jamais oublier que le printemps amène les troubles sociaux, braves gens!
20/03 01:20Sarahg
Que ce Printemps soit synonyme de vie et de bonheur !
18/03 03:47Sarahg
"Etre dans le présent est la condition de la paix intérieure."
18/03 03:46Sarahg
Belle semaine à tous !
13/03 08:39Bleuet_pensif
Bonne journée à tous !... :)
09/03 05:43Lys-Clea
Merci avec Retard, cher Sylvain .. Amitié !
08/03 02:52Capucine
Merci pour cette pensée pour toutes les femmes
08/03 12:00Yuba
Merci Sylvain ...bonne fête à toutes les Dames du site.
08/03 06:17romantique
EN CETTE JOURNEE BONNE FETE A TOUTES LES FEMMES POUR TOUT CE QU ELLES APPORTENT A NOS EXISTENCES ET AU MONDE !!...:)
01/03 11:11Chrysantheme
Il leur faut valider ce chef d'oeuvre d'écriture !
01/03 11:11Chrysantheme
C'est aujourd'hui que mon oeuvre passe en commission de lecture
29/02 12:20CRO-MAGNON
Tu peux écrire tous les jours et tu te reposes à chaque 29 février
29/02 10:15Chrysantheme
Et c'est mal parti
29/02 10:14Chrysantheme
si j'écris pas aujourd'hui je loupe le coche pour 4 ans
24/02 06:41Ocelia
Où est Iloa Mys. Bises Iloa.
24/02 01:49Sarahg
Bon week-end à tous, que la paix accompagne vos pas.

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