Il était une fois, j'étais une enfant
Activée de joie et de zèle profond
Un jour en me réveillant le matin
J'avais perdu mon esprit enfantin ;
Je me suis trouvée jeune fille consciente
Mais elle m'a manquée, la fillette innocente.

Voila, pour la première fois mes yeux découvrent
Les rideaux du Grand Théâtre qui s'ouvrent.
Sur scène tous les personnages sont présents,
De leurs corps, absents de leurs raisons.

Ils sont tous occupés par leur pièce éternelle
Qui est devenue leur vie, leur habituel ;
Le mensonge, l'hypocrisie et le mal
Y jouent les fonctions principales.

Ici les personnages rient et pleurent
Selon le scénario, non pas leurs cœurs,
Leur but est de servir leurs intérêts
Et leurs moyens ne sont jamais repérés.

Au milieu de la scène j'aperçois un homme
En train de cueillir ses feuilles d'automne
Il les éloigne de la chaleur des flammes
Et tendrement les arrose de ses larmes

Tremblante, je m'approche de ce monsieur
Qui m'attire par son charme mystérieux
Curieuse, je fixe les yeux sur son visage
Et je découvre qu'il est à la fleur de l'âge

Par le charme innocent de son regard
Il m'invite à son voyage et je pars
Il me tient la main, et me sourit
Les autres acteurs nous regardent et rient.

La première leçon que m'apprend mon maître
Ne jamais me soucier des autres êtres ,
Oublier ceux qui m'oublient, aimer ceux qui m'aiment,
Avoir confiance en moi-même,
Ne jamais mentir et ne jamais croire,
Savoir distinguer le blanc et le noir.

Et tout au long de notre voyage
Il me dessine les plus belles images
De sa personnalité que lui-même
Juge être d'une étrangeté extrême.

Pourtant, le voyage ne dure pas longtemps ;
Ce n'est que trois mois que règne le printemps !
Nous voila descendus sur le théâtre du réel
Où je reçois le coup mortel ;

Mon prince charmant enlève son masque
Et sur scène, à son tour, il débarque,
La pièce me révèle qu'il en est le héros
Soudain mon sauveur se transforme en bourreau !

Visages des anges et cœurs des diables !
Tout est possible, tout est envisageable.