Les brins d'herbe aussi ont une ombre, non ?
Quelque chose de minuscule, songeuse
Éliane, femme liane,
SE SECOUE
Elle parle du lieu comme elle ferait d'une personne,
Une tendresse, pour cet endroit particulier de l'univers
A PLEIN VENTRE, dit-elle !
Oui, à plein ventre, au jardin de Marcel...
Et le voyage commence dans les années quarante
Des empreintes de pas
Malgré le bruit des bottes,
Malgré la tête cognée au mur, geste d'un brave soldat
Elle, se souvient, petite polonaise en ronde enfantine, apparaît :
Et, Ronron, et Justine, et Ameline d'autres liés dansent à Illiers-Combray, oui, voyez-vous ça !
Elle lézarde, elle chaparde du lilas et les gendarmes sont si las.
Mais le buis,
Ah ! l'odeur des GRANDS BUIS,
C'est l'extase pour Éliane, femme liane
Elle court après ses pensées apaisantes,
MONTE aux branches d'où se tient son temps
Au jardin de Marcel qui l'ensorcelle,
Si petite demoiselle, sans attendre, sans comprendre
Le Savoir du grand Proust, allez ouste !
Couleur primaire d'un vert tendre
Pour Éliane, femme liane
L'humeur en pente grimpante
La nature soudain envahit son salon
Robe blanche en dimanche, file, file dans la ronde
Des doigts de lumière brodent son présent en passé-croisé
A sa manière,
Elle hume son parfum et l'offre
Un chemin clairement tracé en douceur à Illiers-Combray
L'éclosion d'une fleur en plein ventre, comme elle dit
Une impression fugace
A plein nez
Tellement éblouis qu'on en oublierait l'autre qui se tient dans l'ombre au jardin là-bas, elle se souvient...
Les brins d'herbe ont aussi une ombre, non ?

Zénobie d'ève saublet d'après les confidences en désir de partage d'Éliane femme courageuse et si ballotée par la vie.