Mon corps n'est pas mon corps,
Mon âme n'est pas mon âme.
Et dans cette Réalité immaculée,
Je suis cette Réalité immaculée.
La matière se compose et se décompose,
Et l'âme s'attache et se détache.
L'un épouse l'autre,
L'autre se sépare de l'un.
Mais dans la Réalité immaculée,
Tout n'a jamais été uni
Tout n'a jamais été séparé.
Mon existence n'est que le mariage
Entre ce qui a été uni et ce qui a été séparé.
Mon corps est maintenu par mon âme,
Et mon âme prend forme par mon corps.
Mon corps n'est que poussière recomposée.
Un jour, ma main s'étendra dans l'océan,
Ma jambe nourrira les brebis,
Ma tête neigera sur les montages
Et mon cœur se mêlera à la lave ;
Car jamais mon corps ne m'a appartenu,
Mais appartiens depuis l'éternité à la matière.
La Terre a composé mon corps
Pour l'offrir au Ciel ;
Elle a pris des joyeux partout sur le monde,
Et l'a assemblée afin de composer un corps.
Elle a fait de même pour tous les êtres.
Mon âme n'est que lumière projetée,
Un jour elle s'illuminera dans les yeux d'un chien,
Elle chantera par le bec d'une corneille,
Elle tournera autour d'un noyau,
Elle se brisera dans le roc d'une colline,
Tombera dans la foudre du tonnerre ;
Car elle ne m'a jamais appartenu,
Mais appartiens depuis l'éternité à la lumière.
Le Ciel a projeté mon âme
Pour l'offrir à la Terre ;
Il a reflété ses rayons de lumière,
Et a éprouvé l'âme.
Et tous les êtres sont épiphanies.
Le Ciel a épousé la Terre,
Et la Terre a épousé le Ciel.
L'existence n'est que le fruit de cette union.
Le corps un jour est tien,
Et demain, déjà, s'éparpillera.
Le vent le soufflera et l'emportera dans les plaines ;
La terre l'ensevelira et l'emportera dans les vaines.
Quand est-ce que mon corps a été mien ?
L'âme un jour est tienne,
Et demain, déjà, ne le sera point.
Le rayon de lumière s'intensifiera ou s'atténuera,
Devenant ceci ou devenant cela.
Il n'y a pas plusieurs corps,
Mais seul un seul Corps.
Il n'y a pas plusieurs âmes,
Mais seulement une seule Âme.
Nos existences sont fils d'un seul tapis.
Nos existences sont flammes d'un seul feu.
Nos existences sont gouttes d'un seul océan.
Nos existences sont graines d'une seule plage.
Nos existences ne sont rien sans rien.
Nos existences sont tout avec tout.
Le « je » n'existe pas dans nos existences,
Le « tu » n'existes pas dans nos existences.
Et le « je » et le « tu » ne sont qu'un Nous unique.
Depuis quand est-ce que je suis sans vous ?
Depuis quand est-ce ma vie ?
Ce n'est pas ma vie, c'est notre vie.
Mon corps est le tien,
Et ton corps est le mien ;
Mon âme est le tien
Et ton âme est le mien ;
Puisque rien n'est moi et rien n'est toi.
Depuis quand sommes-nous ?
Ici, il n'y a pas de « nous » au pluriel,
Il n'y a que de « Nous » singulier.
Je suis Nous et Nous sommes Je !
Mais dans la Réalité immaculée,
Tout ceci n'est pas.
Il n'y a que la Réalité immaculée.
Écrit par Merci
Je suis comme une feuille tombante. Le vent souffle en ma faveur, me menant là où je dois être.
Catégorie : Spiritualité
Publié le 07/01/2019
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Un très joli texte (dommage qu'il soit un peu long), la vérité immaculée a-t-elle besoin d'autant de place pour s'imposer ? Amitiés Daniel |
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lefebvre |
Très beau souffle de composition, belles images ici et là. Vous me faites penser ici au peintre William Blake qui peignait selon ses visions, votre vision est intensément poétique et non dogmatique, cette fois. Bravo Merci ! | |
jacou |