un léger souffle
comme une brise d'air
s'ensuit un frissonnement
quelque chose bouge
se mue
se métamorphose
dans le ventre du néant

d'où vient le souffle?
pas d'une fenêtre
pas d'une porte
ni d'une brèche
tout était ouvert

c'était le souffle du désir
désir à ce que la chose soit
c'est la volonté du plaisir
plaisir à ce que l'invisible se voit

ainsi se tissèrent les vers
sur le métier de la création
mot par mot
rime par rime
odyssée d'une embarcation sur le flot du vide

j'étais là et je voyais
la naissance de ce qui est
la conjugaison prit forme
elle s'étala en 'avant' et 'après'
le passé fut inventé
le futur imaginé

j'étais là, tu t'en souviens
on se tenait main dans la main
attendant que la glace rompe
que le silence se déchire
pour chanter à unissons
le poème prélude de la vie

tu étais là
je venais après toi
suivant tes pas
sans savoir où tu me menais
sans question
sans bruit
le cœur battant
guettant le moment fatal

en face du vide
tu planais
tes yeux donnaient formes aux choses
que mon imagination baptisait

nous ornâmes de notre délire
les odes du cœur
changeâmes au destin son cours
ni Ève ni Lilith
ni ange aimée, ni diablesse maudite
seulement une femme

une femme qui offre son cœur
à un homme aux antipodes d'Adam
qui se prélasse dans son Eden

Hamid