On me porte en terre aujourd'hui
Pour l'occasion, je porte un costume
pour y disparaître, le temps venu

Mon teint pâle, bleuté de mer
contraste avec le noir de l'assistance
Il pleut sous les chants funèbres
les convois de mon passé

Je repose mon corps vacant
sur le bois sec de mon tombeau
Nous sommes deux, maintenant, sous terre
à regarder la vie d'en haut

Sous l'eau bénie, je m'envole enfin
conquérir mes peurs, des mots d'amour
qui se disent tristement, par mains jointes

C'est maintenant, que je vois , sous le jour luisant
les jardins de liesse, embaumer mon trépas
Des mondes grandioses dont la pensée brève
échappent mortellement sous le joug du temps

Bientôt, je ne serai plus que grains de poussière
sortant de mon cercueil usé et vieilli
Mes doigts auront tout dit ce que mes lèvres taisent
ainsi, va la vie d'un poète, rassasié de terre

Je ne suis plus des vôtres
et pourtant mon âme vibre encore
de la caresse des mots
qui m'a fait naître et renaître encore

J'emporte avec moi
Toutes vos prières
Je vous laisse mes écrits
Pardonnez-moi mes fautes