D'autres femmes, soudain
Ma mère disparue,
D'autres femmes, soudain,
Apparur'nt à ma vue,
Comme l'aube au matin :
Mon arrière-grand-mère.
Plus grand qu'ell' d'une tête,
J'étais un peu sa chair
Et j'adorais ses crêpes.
Jamais avare de sucre,
Je voyais dans ses yeux
Le bonheur et la lutte
De son esprit anxieux.
Ma grand-mère maternelle,
Dont j'aimais la gaieté
Et les draps de flanelle.
Elle était dévastée.
Docile, elle acceptait
Chacun des vêtements
Criards que j'achetais
Avecque son argent.
La jeun' sœur de maman.
Pour ses si longs cheveux
J'avais fait le serment
Que font tous les neveux :
L'admirer et l'aimer.
Brisée, mais insouciante
- Elle avait 18 ans -,
Je la revois qui chante
Pendant mes jeux d'enfant.
Et d'autres tantes, aussi,
Qui me frottaient bien fort
Quand je sortais transi
De l'eau, comme un trésor.
Et parfois des amies
De ma défunte mère,
Qui, en catimini,
Prolongeaient l'effet-mère…
Aubépin des Ardrets
Écrit par AdA
Mais avant de goûter
La chaleur de la chair Je veux être hébété D'esprit tranchant et clair Catégorie : Amour
Publié le 08/03/2019
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Tout l'amour d'un enfant pour ces créatures enchantées que sont les femmes de la famille qui bercent l'espérance et favorisent l'essor des meilleures qualités en nous, vous le transcrivez dans des vers qui me plaisent beaucoup. Rendons nos hommages à ces dames, les mères et les sœurs, qui sont la belle part de notre humanité ! | |
jacou |
Merci, pour cette lecture : c'est surtout l'amour et l'attention de ces femmes pour l'enfant/ado que j'étais qui sut durablement me marquer ;-) Toutes femmes, au demeurant, hormis mon arrière grand-mère et certaines tantes, pour qui le 8 mars constituait et constitue toujours une véritable journée d'"infemmie" tant elles étaient et sont révoltées qu'il faille encore, aujourd'hui comme hier, "éveiller les consciences" au sujet de l'injuste et incompréhensible place que la société et ses structures mentales, sociales ou archétypales entendent leur assigner. |
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AdA |
AdA, J'ai adoré ce poème ! Et pour ma part je me suis identifiée à la jeune tante de 18 ans dont le neveu se rappelle jusqu'à aujourd'hui la chanson de "Halim" qu'elle fredonnait à longueur de journée ... Et comme vos chères anciennes dames de la famille , je ne comprends toujours pas que de nos jours il faille encore "éveiller les consciences" et faire remarquer cet affligeant retard concernant la moitié de la population . |
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Yuba |
Merci Aupbepin, nous avons besoin d'amour, d'affection, d'admiration et de sincerité... juste comme les hommes. | |
galatea belga |
très beau | |
marinette |
@Yuba Merci Yuba : le chant d'une tante est toujours un enchantement pour un neveu ;-) @galatea belga Nous sommes sur la même longueur d'ondes ;-) @marinette Merci ;-) |
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AdA |
je viens de voir le brouillon le sang qui sort de l'eau la tête qui bourgeonne j'ai peur et tous les morts reviennent et bientôt me chercher la nuit je vois déjà les fantômes charnés que je ne peux toucher et je crie en rêvant |
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marinette |
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