Ramasse tes vers, me dit ma femme
Ils encombrent toute ta tête
Faut-il que je les époussette
En plus de leur donner gite?
Je suis verte de jalousie
Ils occupent toute tes pensées
Jamais je n'aurais cru me battre
Contre des mots d'esprit bien tournés
Je les vois dans notre couche
Te faire la cour effrontément
Comment puis-je me mesurer
À d'invisibles ennemies?
Ramasse tes vers, me dit ma femme
Où je les noierai dans la lessive
De leurs appels, vivement, tu accoures
Charmé de leurs belles rondeurs
Le curé m'a ri au nez
Ceci n'est pas une infidélité
Faites preuve de compassion
Votre mari est un bon chrétien
Que le diable emporte ses paroles!
Je ne suis plus que l'ombre de moi-même
Depuis que j'ai épousé un poète
Dont les mots, je l'avoue, me chavirais
Ramasse tes vers, me dit ma femme
Faut-il que je trépanasse pour les tordre?
Dans les décombres de tes vers
Ma tombe y est toute grande ouverte
De l'abstinence de vers
Je ne peux m'y résoudre!
Alors sur votre tombe
Je lirai des mots funèbres
Écrit par fee-de-ble
la beauté est là où on s'y attend le moins
Catégorie : Divers
Publié le 05/04/2019
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Je le trouve bien utile ce poème ! Il est tourné de façon amusante mais peut révéler un cas de discorde dans le couple quand la passion pour les vers n'est pas partagée... Bravo Fée ! |
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Yuba |
Oui, effectivement Yuba. J'ai écrit ce poème en me demandant comment les femmes des poètes qui en faisait métier par le passé pouvait vivre auprès d'un homme dont l'inspiration venait à tout heure du jour et de la nuit. | |
fee-de-ble |