Toi qui sais l'écarlate brune des nuits esseulées toi
Qui connais la Fuite les chemins qui conduisent vers l'Ailleurs
Mène-moi vers ces lointains

Ces lointains où les jours d'azur baignent heureux dans un rêve gris
Où les jours de pluie pleurent des perles d'ambroisie des larmes de miel

Ces lointains où la mer nuageuse s'éparpille dans les vents
Où le ciel écumeux brûle d'un incendie d'or et de saphir

Mène-moi vers ces lointains

Ces lointains lourds de fruits rouges de pulpe de sucre de passion
Ces lointains où se cache l'éternel des amours naissantes

Ces lointains beaux dans leurs feux dans leur crasse leurs ténèbres
Beaux comme l'Infini qui tremble dans son silence

Fais vibrer la symphonie des étoiles dans l'âme du monde
La symphonie des aurores dans le creux de mon cœur
Éveille d'un frisson doux les anges figés de torpeur les astres inertes
Trouble le clos des peurs éclos les fleurs d'un horizon nouveau
Habille d'un éclat neuf leurs yeux flous mes yeux fous

Mène-moi vers ces lointains

Ces lointains où la vie est une tendre gamine canaille
Qui court sous l'ombre du soleil fauve
Qui danse sur le miroir de la lune bleue

Ces lointains où l'on chante plus fort que l'on souffre
Où l'on croit plus surement que l'on prie

Ces lointains
Emmène-moi

Pour nous oublier un peu