Un tissu de velours flattant ton sein de pêche
Tu me faisais l'effet d'une délicatesse
Aux pages des livres liée car le monde empêche
L'éclosion de ces fleurs ayant un rang d'altesse
Qu'un sort meilleur attend au fond de quelque bouge
Pour argent l'on inonde et pour or l'on achète
Où l'homme est si friand de la fesse qui bouge
Quand il peut dans sa rue être tué par hachette

Cheveux d'un beau sombre flottant sur ton visage
Ta peau claire appelait ce surcroît des caresses
Conféré aux choses qui émeuvent tout âge
Comme est un beau fruit mûr qui sans faim intéresse
Celui qui d'un voyage a rapporté les mœurs
Des peuples nouveau-nés aux regards silencieux
Et qui dès lors laisse le vacarme et puis meurt
Aux paroles vides et dit avec ses yeux

Belle silhouette enfin qui du Centre native
Aspirait à se fondre aux rayons de lumière
Au soleil connaisseur des secrets, ô captive
D'un rêve, toi, à l'odeur de rose trémière
Dédorant tout ton charme en ôtant tes effets
Révéla ce corps nu que l'alchimiste songe
En sa cornue tenir parce qu'il se croit fait
Pour vivre en amour le même mal qui le ronge

Et l'évertue à se chercher dans des essences
Pour dissoudre à ses frais la si mélancolique
Etreinte des jours neufs portant les connaissances
Et le progrès de l'âge à sa bouche alcoolique
Alors que la femme était vue la délivrance
Sa vérité sue est que rien ne s'atténue
La vieille barbe sort dans d'atroces souffrances
Du Jardin où marchait dans lui la Femme nue

(Déjà publié le 14/11/19, sans modifications autres que trois adjectifs, dédié à C.P.)